La crème du yaourt landais

Des vergers de kiwis, des champs de tournesol, des prairies… Et de belles vaches laitières ! Bienvenue dans le décor bucolique de la ferme Saraillot, au cœur du Pays d’Orthe. Rémi Fortassier incarne la nouvelle génération d’un domaine agricole aux racines anciennes. Avec la fougue de sa jeunesse et des idées plein la tête, cet agriculteur a lancé une production de produits laitiers frais. L’excellence est au rendez-vous pour ces yaourts et crèmes desserts, médaillés en mars dernier au Salon de l’Agriculture.

Dans le sud des Landes, dans l’écrin des plaines fertiles du pays d’Orthe, la Ferme de Saraillot est une exploitation familiale qui se transmet de génération en génération. Rémi Fortassier n’a pas échappé à cet atavisme local. Son BTS agricole en poche, il a naturellement rejoint ses parents et son oncle à la ferme. « J’ai toujours eu ce désir d’installation, souligne l’agriculteur. J’ai vraiment la passion des bêtes et j’avais envie de lancer mon propre projet, en fabriquant des produits laitiers, issus de mon élevage. »

Lait frais des Landes

Pour mener à bien son projet, Rémi part alors se former durant 4 mois au Centre Fromager de Digne-les-Bains, pour apprendre les bases du métier. « C’était cours le matin et mise en situation l’après-midi… Rien de tel pour allier théorie et pratique ! » C’est sur ce socle solide que la production de yaourts voit le jour à Orthevielle. Un concept plutôt original pour la région, puisqu’il n’est pas de coutume de fabriquer des produits laitiers frais dans les Landes ! Accompagné sur le volet financier par le Crédit Agricole Aquitaine, qui croit fermement au projet, Rémi Fortassier se lance alors dans l’aventure.

Avec énergie et méthode, il engage les travaux de son futur laboratoire et l’équipe avec tout le matériel nécessaire. Après deux ans d’efforts, les premiers yaourts au bon lait fermier débarquent dans les chaumières, en juin 2017. « Par la suite, nous avons ajusté la recette en fonction des suggestions et des goûts de chacun, » précise Rémi Fortassier.

Yaourts landais médaillés !

On dit souvent qu’il n’y a pas de hasard, que des rendez-vous. À Dax, une rencontre informelle avec le pâtissier chocolatier Ttotte va sceller le départ d’une nouvelle aventure gustative : la crème dessert au chocolat ! Elle voit le jour grâce au savoir-faire de l’un et aux bons ingrédients de l’autre ! Cette nouvelle recette, concoctée avec patience, sera couronnée de succès. Avec le yaourt vanille, fleuron de la maison Saraillot élaboré précédemment, ces douceurs lactées sont distinguées par les professionnels du concours international de Lyon en 2021. Elles décrochent ensuite l’argent et le bronze au Salon de l’Agriculture 2023 !

« Je sais les efforts fournis, et ces distinctions récompensent et valorisent tout le travail accompli par une équipe familiale et soudée, » indique Rémi Fortassier. Il faut dire que les yaourts et crèmes dessert sont soigneusement sourcés.  Les coulis de fruits, les confitures, les kiwis, sont sélectionnés avec soin pour leur saveur et en fonction de leur provenance.

De la ferme à l’assiette

Côté distribution, la marque Lait Gourmand s’appuie sur les circuits courts. Au-delà de la vente directe à la ferme et dans les commerces, les spécialités de la ferme Saraillot sont servies dans des cantines scolaires du département, ainsi qu’à la base aérienne de Mont-de-Marsan. « Notre exploitation répond aux critères exigeants du label HVE (Haute Valeur Environnementale) ce qui nous permet de nous démarquer. Et nous avons aussi accès à la plateforme Agrilocal, dédiée à la restauration collective » renchérit Rémi Fortassier.

Chaque semaine, entre 5 000 à 8 000 pots quittent ainsi le laboratoire du domaine. De la traite automatisée, jusqu’à la livraison, en passant par toutes les étapes de fabrication au laboratoire, l’agriculteur ne ménage pas ses efforts. Il parvient néanmoins à se dégager du temps pour arracher quelques heures au quotidien : « je m’organise pour pratiquer la pelote basque et j’aime beaucoup travailler le bois. Enfant je rêvais aussi d’être menuisier ! » Avec l’arrivée de la belle saison, d’autres projets se dessinent à la ferme du Saraillot : « mon père part à la retraite et ma sœur vient s’installer à son tour ! » annonce Rémi Fortassier. Un nouveau chapitre à écrire, avec enthousiasme et gourmandise.

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Le magicien du vin

Vigneron militant, Jean-Yves Millaire cultive 46 hectares de vignes en biodynamie, sur les appellations Fronsac et Canon Fronsac. Engagé dans cette démarche depuis 2009, ce fervent défenseur de la nature est aussi un alchimiste des cépages, qui aime mélanger les genres…  

Sur les hauteurs de Libourne, dans les appellations de Fronsac et Canon Fronsac, il est un vignoble pas tout à fait comme les autres… Ici, 46 hectares de vignes (30 ha de Bordeaux et 16 ha de Fronsac) dévalent les collines, avec des cépages plutôt atypiques pour la région. Comme le Manseng Noir ou le Castets, des cépages anciens et oubliés, mais aussi du Colombard, du Petit Manseng, du Riesling !

Bienvenue chez Jean-Yves Millaire, vigneron en biodynamie militant pour une culture respectueuse de la terre de son enfance. Car Jean-Yves a grandi ici, entre vignes et Dordogne. Tout commence en 1950, lorsque son grand-père Jean Garnier, boulanger de métier, achète 5 ha de Fronsac… « Quand j’avais 7 ans, il a pris sa retraite, et a mis son domaine en fermage pendant 18 ans, mon père préférant garder sa charcuterie, se souvient Jean-Yves Millaire. De mon côté, j’ai toujours voulu travailler la vigne, alors j’ai poursuivi des études au lycée viticole, puis je me suis formé à Saint-Emilion, Pomerol, Margaux… » 

Du vin en biodynamie dès 2009 !

En 1998, premier clin d’œil du destin : Jean-Yves Millaire reprend 5 ha de vignes familiales, avec l’idée de les travailler à l’ancienne pour faire des vins authentiques. Petit à petit, la propriété s’agrandit, et Jean-Yves Millaire, rejoint par son épouse, décide de convertir tout son vignoble en bio en 2006, et en biodynamie 3 ans plus tard. « C’était un travail de titans, car le domaine est très vallonné, avec de nombreuses parcelles situées sur les coteaux, beaucoup de dévers et des vignes étroites surplombant l’Isle et la Dordogne. Cela dit, ces différentes expositions nous permettent de réaliser des vendanges parcellaires, selon la maturité des raisins, » confie Jean-Yves Millaire.

De vrais magiciens !

Engagé dans la biodynamie depuis plus de 10 ans, Jean-Yves Millaire revendique avant tout le bon sens paysan d’autrefois, où l’on cultivait la terre sans engrais, en fonction de la lune et des saisons. « Les principes de la biodynamie ont été définis par Rudolf Steiner, en 1924. Pour faire simple, la biodynamie exclut tout désherbant et tout traitement chimique pour les cultures. Le travail du sol s’opère majoritairement par des labours et des griffages. Et, pour lutter contre les maladies, nous utilisons des traitements naturels : du cuivre contre le mildiou, du soufre contre l’oïdium, des tisanes de plantes, des préparations à base de silice pour favoriser la pousse de la vigne… »

Ces préparations ancestrales se préparent minutieusement, selon le calendrier lunaire et ses cycles : il y a ainsi des jours « fleurs », « feuilles », « fruits », « racines », qui vont servir de guides pour les différents travaux de la vigne et du chai. « En fait, la biodynamie, c’est un peu l’homéopathie du vignoble : on utilise des doses infinitésimales des différentes préparations biodynamiques que l’on mélange à de l’eau dynamisée. Celles-ci visent à renforcer le système immunitaire de la vigne avant qu’elle ne tombe malade. Les vins en biodynamie ont un goût vrai, avec une grande fraîcheur et une belle minéralité. Ils sont aussi très digestes, avec une pureté de fruits, qui exprime réellement l’identité du terroir. »

11 cuvées et 150 000 bouteilles

Pour Jean-Yves Millaire, cette approche holistique de la vigne est une évidence, car dans les chais, le vin devient « un être vivant » et pur, qui révèle toute sa magie. Aujourd’hui, le vigneron produit 11 cuvées (dont 7 en vins de France), soit 150 000 bouteilles et 200 hectolitres de Bag in Box. D’ici 2 ans, de nouvelles cuvées vont naître grâce à la plantation des nouveaux cépages, pour le plus grand bonheur des particuliers, mais aussi des cavistes, restaurateurs et importateurs.

« Le Crédit Agricole Aquitaine a d’emblée adhéré au projet, car ils ont une forte connaissance de la viticulture et sont ouverts à l’innovation, conclut Jean-Yves Millaire. La banque nous a notamment soutenus pour racheter des vignes en Fronsac (22ha) et Canon-Fronsac (4ha), jouxtant le domaine. Juste avant le Covid, nous avons également rénové une ancienne chartreuse pour en faire des chambres d’hôtes, et le Crédit Agricole a financé en partie le projet. » Au rez-de-chaussée, le chai à barrique est aujourd’hui transformé en salle de réception pour accueillir les réunions, les séminaires ou des salons de vignerons… engagés dans la biodynamie bien sûr !
https://vins-millaire.fr/

 

Un Floc, Prix d’excellence Concours Général Agricole

Le 23 janvier dernier, Marielle Tadieu a reçu son 3e Prix d’Excellence (catégorie Mistelles) au Concours Général Agricole. Cette récompense suprême vient couronner des années de travail et d’acharnement, pour fabriquer le meilleur des Flocs de Gascogne, dans la pure tradition régionale. Rencontre avec cette agricultrice passionnée et combattive, à la tête de la ferme de Gagnet, à Mézin (47).

La ferme de Gagnet porte bien son nom ! Depuis 1998, l’établissement collectionne les récompenses et les médailles d’or au Concours Général Agricole. Un prix prestigieux, très sélectif, qui depuis 150 ans, défend le goût et la qualité des produits issus de filières d’excellence. Pour Marielle Tadieu, ce nouveau Prix d’Excellence (son troisième !), remis par le ministre de l’Agriculture, vient surtout récompenser 30 ans de dur labeur. Car derrière les paillettes, elle n’oublie pas combien le métier d’agriculteur peut être ingrat et éreintant. « C’est mon grand-père, Elie Corne, qui a créé cette entreprise familiale, avec quelques vaches et de produits à vendre sur les marchés, » raconte Marielle Tadieu.

En 1970, sa mère reprend l’exploitation avec son père, qui exerçait en parallèle son métier de cantonnier. Ensemble, ils décident de diversifier l’activité en plantant de la vigne.

Premier Prix d’Excellence en 1998

Son BTS agricole en poche, Marielle Tadieu rejoint à son tour l’exploitation en 1993. « A l’époque, on était vraiment multi activités : vaches, canards, asperges, vigne… On vendait déjà notre armagnac en vente directe, c’était assez précurseur car les circuits courts n’étaient pas vraiment à la mode ! »

Très vite, Marielle décide de rationnaliser les activités pour se concentrer uniquement sur l’élevage de canards et la viticulture. Pari gagnant, puisqu’en 1998, elle décroche sa première médaille d’or, pour son Floc de Gascogne au Concours Général Agricole« Cette récompense a agi comme un révélateur, une prise de conscience ! Nous sommes passés de 2 hectares à 10 hectares de vignes, et avons continué à développer nos pratiques, dans une optique d’excellence. Et en 2010, nous avons obtenu ce Prix d’Excellence qui récompense les producteurs pour la qualité des résultats obtenus lors des 3 précédentes années du Concours Général Agricole. »

Une ferme au féminin pendant 10 ans

 Si l’année 2010 fut celle de tous les succès, elle fut également celle de tous les chagrins : divorce, suicide de son père, suivis de nombreuses nuits d’insomnie pour tout reconstruire. Désormais seule à la tête de la ferme, Marielle Tadieu s’entoure alors de deux salariées qui l’aident à remonter la pente et l’épaulent pendant 10 ans. « J’ai conservé les recettes traditionnelles de mon père pour fabriquer l’Armagnac et les Flocs de Gascogne. Côté cépages, nous sommes sur de l’ugni blanc et du colombard pour notre Armagnac. Nous avons également 1ha de raisins rouges (merlot, cabernet franc), 1ha de raisins blancs (ugni blanc, colombard et gros manseng) pour fabriquer le Floc rosé et blanc. »

Si la recette reste secrète, Marielle Tadieu en donne les grandes lignes : ce vin de liqueur est un subtil mélange de jus de raisin frais qui macère en cuve pendant 3 jours avant d’être mélangé à de l’Armagnac jeune. On n’en saura pas plus !

Canards en plein air

A côté de cette activité viticole, qui représente 50 % du chiffre d’affaires, Marielle Tadieu a développé un élevage de canards, qui courent en plein air, sur les coteaux. Foie gras, cassoulet, confit, pâté, daube de canard, magret… Tout est cuisiné et transformé sur place, puis vendu à la ferme, sur les marchés locaux ou expédié aux clients dans toute la France ! « Le Crédit Agricole Aquitaine est ma banque depuis plus de 30 ans, puisqu’elle m’a aidée à m’installer en 1993, indique Marielle Tadieu. Elle a notamment financé l’installation du laboratoire et de la conserverie. »

2 gîtes de France

En parallèle, Marielle Tadieu et son conjoint Marc Hostein louent également des gîtes à la ferme : un Gîte de France pour 4 personnes et une maison pour 6 personnes. L’occasion pour les particuliers de découvrir la région… et de déguster de bons produits locaux. Entre la vigne, les canards et les gîtes, Marielle Tadieu n’a pas une minute à elle ! « Aujourd’hui, j’emploie de 2 salariés, et l’un de mes 2 fils travaille cette année en tant que salarié, après un BTS viti-œnologie au lycée de Riscle, pour une future installation dans les années à venir… accompagné par le Crédit Agricole Aquitaine bien sûr ! »

En 2023, la ferme de Gagnet remet son titre en jeu et concourt pour son foie gras entier et ses Flocs blanc et rosé. Avec ses rondeurs de fruits rouges en bouche, qui rappelle la griotte, la fraise ou le cassis, le Floc rosé demeure le fleuron de la maison Gagnet, qui compte bien rafler de nouvelles récompenses.

EARL FERME DE GAGNET 47170 Mézin
http://www.gagnet.net/

Bienvenue à la ferme : un réseau local pour manger fermier !

Créé par les Chambres d’Agriculture il y a 30 ans, le réseau « Bienvenue à la Ferme » rassemble aujourd’hui plus de 8 000 producteurs sur l’ensemble du territoire et des Dom-Tom. Premier réseau agricole de France, il accompagne les agriculteurs au quotidien, dans la diversification de leur activité, entre ventes directes et tourisme agricole. Interview de Marie-Hélène Arquey, chargée de mission Agritourisme à la Chambre d’Agriculture de Gironde.

Bienvenue à la Ferme est le premier réseau d’agriculteurs en circuits courts et agritourisme. Comment est née cette initiative ?

Marie-Hélène Arquey : Le Réseau Bienvenue à la Ferme a été créé en 1988, par des agriculteurs et pour les agriculteurs ! Un concept totalement novateur il y a 30 ans, puisque les circuits courts demeuraient assez confidentiels, peu connus des consommateurs. Coordonné par le service des Chambres d’Agriculture France, le réseau s’est progressivement structuré et accompagne aujourd’hui plus de 8 000 agriculteurs sur le territoire, dont 90 en Gironde. Avec un objectif affiché : soutenir les agriculteurs dans la diversification de leurs activités par la vente directe et l’accueil à la ferme.

Comment la pandémie a-t-elle changé la donne ?

MHA : La pandémie a agi comme un accélérateur, avec une demande forte de consommer plus sain, plus local, tout en respectant la saisonnalité. Les drives fermiers ont essaimé un peu partout, et on pouvait espérer que cette nouvelle tendance s’ancre durablement dans nos habitudes de consommation. Malheureusement, la crise économique, couplée à l’inflation galopante, ont un peu sabré cet enthousiasme. A tort, car les tarifs des producteurs n’ont pas forcément augmenté, et les Français ont toujours cette envie de consommer dans un périmètre plus local, de choisir des produits dont ils connaissent l’origine…
La crise du Covid 19 a également mis en lumière une nouvelle façon de voyager, moins lointaine, plus proche de la nature et de nos terroirs… Des vacances plus authentiques, plus vraies, qui font la part belle à l’agritourisme.

Justement, comment répondez-vous à ces nouvelles attentes ?

MHA : « Bienvenue à la Ferme » propose un accompagnement sur mesure, sur 2 axes majeurs : « Mangez fermier » et « Vivez fermier ». Notre ambition est réellement de mettre en valeur les circuits courts, avec une consommation plus responsable et locale, en soutenant notamment les ventes directes à la ferme. Fruits, légumes, viandes, charcuterie, vins, foie gras… Les agriculteurs membres du réseau proposent leurs produits issus de leur exploitation, des produits « made in ferme », transformés avec soin. Une vraie garantie de fraîcheur, de saveurs et de qualité.

Nous soutenons également le dispositif « Drive fermier ». Il faut savoir que le tout premier Drive fermier est né en 1992, sous l’impulsion de la Chambre d’Agriculture de Gironde. Cette boutique en ligne propose à la vente (sans abonnement et sans minimum de commande) des produits locaux, avec 5 points de retrait sur Bordeaux Métropole.(1)

Enfin, nous avons développé un dispositif de casiers fermiers en libre-service, à Eysines (33), où les clients peuvent acheter plus de 200 produits issus des fermes girondines : des fruits/légumes, de la viande, des produits laitiers… Disponibles 24h/24, 7J/7, ces produits sont placés dans des casiers réfrigérés ou à air ventilé pour préserver leur fraîcheur et garantir la qualité. Toutes ces actions montrent que les producteurs défendent une nouvelle façon de consommer, ancrée sur le territoire, qui mise sur le goût et le local.
*Bordeaux (Chartrons et Palais de Justice), Eysines, Lormont, Gradignan, Rimons.

Et concernant le dispositif « Vivez fermier » ?

MHA : C’est l’autre axe défendu par notre réseau. Véritable lieu de destination, les fermes adhérentes proposent une nouvelle expérience de vacances, plus authentiques, plus proches de la nature. Des vacances où l’on prend le temps de vivre, de découvrir les petits trésors cachés près de chez nous. Ce slow tourisme séduit de plus en plus de vacanciers, qui viennent dormir à la ferme, visiter des exploitations…

Comment le Crédit Agricole s’inscrit-il dans cette démarche de Bienvenue à la Ferme ?

MHA : Depuis 2019, le Crédit Agricole Aquitaine et Bienvenue à la Ferme sont associés pour accompagner les agriculteurs avec des services adaptés à leurs besoins. Le développement de la vente en circuit court et de l’agritourisme demande de nouvelles expertises en termes de gestion client, logistique ou communication, en plus des activités de production et de transformation. Grâce à ce partenariat, les agriculteurs adhérents bénéficient de tarifs préférentiels sur les offres monétiques du Crédit Agricole pour développer la vente directe. Ils disposent également d’un large choix de moyens de paiement et d’encaissement, et ont accès à des solutions digitales pour renforcer leur visibilité auprès des consommateurs.

Pourquoi adhérer à Bienvenue à la Ferme ?

MHA : Être adhérent, c’est profiter de la force d’un réseau reconnu, et de l’expertise des Chambres d’Agriculture. C’est aussi la possibilité d’être accompagné par des conseillers tout en profitant d’outils financiers ou de communication pour développer son activité ou opérer sa diversification. Enfin, notre réseau fourmille de projets et d’initiatives pour l’année à venir, comme les « Balades à la ferme » ou les Apéritifs Vignerons que nous comptons relancer !

SITE INTERNET : https://www.bienvenue-a-la-ferme.com/

 

 

 

 

Les happyculteurs de Malescot

A Bouglon, dans le Lot-et-Garonne, la famille Charle consacre désormais sa vie aux abeilles. Avec leur gamme de produits « Les Abeilles de Malescot », Manon et Clara ont su séduire des consommateurs exigeants, en quête d’authenticité et de goût. Un miel 100 % bio, 100 % local, 100 % naturel !

Au domaine de Malescot, les abeilles sont reines ! Apiculteurs de père en filles, la famille Charle s’est piquée au jeu il y a une trentaine d’années. A l’époque, les parents de Clara et Manon Charle s’occupaient d’une exploitation agricole de 300 ha, spécialisée dans la culture de céréales. « Mon père avait installé 6 ruches, pour son propre plaisir, se souvient Manon Charle. Petite, je lui donnais souvent un coup de main. »  Un temps institutrice, Manon est finalement revenue à la ferme pour se consacrer pleinement à l’apiculture. « En 2014, nous avons installé une cinquantaine de ruches, pour atteindre aujourd’hui 300 ruches ! Je me suis formée sur le tas, car il n’y a ni écoles ni diplômes. »

Pas de transhumance

A Malescot, une seule philosophie : le miel est 100 % naturel, 100 % biologique et 100% local. « Nous veillons vraiment à élever nos abeilles dans un environnement propice à leur bien-être, près d’un plan d’eau, avec une nourriture variée et abondante. » En effet, contrairement aux autres apiculteurs, Manon ne pratique pas la transhumance, et donc, ne déplace jamais ses ruches. « On respecte leur rythme pour ne pas les stresser, la ponte de la reine n’en sera que meilleure, » explique-t-elle. Pour varier leur « repas », Manon sème du trèfle, de la luzerne, de la coriandre ou du mélilot.

La variété des semences et la richesse des essences offrent ainsi un miel authentique, de grande qualité. « Nous élevons deux races d’abeilles, les Buckfasts, qui aiment les températures douces et les Caucasiennes, habituées au climat plus froid. L’hiver, une abeille va vivre plusieurs mois, car elle travaille peu, juste pour réchauffer le couvain et veiller à la propreté de la ruche. L’été, sa durée de vie est d’environ 5 semaines. Entre bâtir les cellules, chercher l’eau, butiner les fleurs, faire le miel, protéger la ruche… Elle s’épuise au travail. »

Ausculter les ruches

Véritable médecin des ruches, Manon « ausculte » les essaims, contrôle la santé des colonies, anticipe les maladies et veille à la non-surpopulation. « J’ai le plus beau bureau du monde ! avoue-t-elle. Mais attention, ce métier est très physique et exigeant. Cela demande beaucoup de travail en amont pour un rucher de qualité. Beaucoup d’humilité et de remise en question également, car la nature est parfois capricieuse. » Capricieuse et redoutable, notamment avec ses prédateurs. A commencer par le frelon asiatique, qui a fait son apparition il y a 4 ans et a décimé les ¾ de la colonie. Le varroa aussi, ou poux des abeilles, responsables de graves malformations. Mais Manon protège bien ses « ouvrières », et la qualité est au rendez-vous.

Miel au chanvre, bonbons, pollen…

« Nous avons développé toute une gamme de produits 100 % bios issus de notre exploitation : miel au chanvre, propolis, bonbons, huiles de tournesol, thé et infusions, pollen… explique Clara Charle. Le Crédit Agricole Aquitaine nous a suivies dans notre aventure apicole, qui se veut avant tout responsable : la production est locale, les emballages recyclables et les conditionnements sont réalisés par un ESAT* à proximité de la ferme. »

Un nouvel entrepôt en 2022

Aujourd’hui, la gamme « Les abeilles de Malescot » est distribuée chez 200 revendeurs en France et en Europe. Mais au vu du succès, Manon et Clara sont obligées de passer à la vitesse supérieure ! « Nous avons commencé à faire notre miel dans un hangar, et aujourd’hui, nous construisons un bâtiment de 600 m2 pour faire face à la demande ! » se réjouit Clara Charle.

Financé par le Crédit Agricole Aquitaine, ce bâtiment sera scindé en deux : d’un côté une huilerie (pour fabriquer l’huile de tournesol issue de la ferme) de l’autre un entrepôt. L’ouverture est prévue au dernier trimestre, et d’ici là, Benjamin, petit frère de Manon et Clara, devrait rejoindre l’aventure. En attendant, Manon continue à s’occuper de ses ruches et dispense des initiations à l’apiculture. Parmi les bons gestes : pas de parfum, pas de bijoux, des vêtements amples, de couleur claire, pas de cri ou de gestes brusques pour ne pas stresser l’abeille… Sinon, gare au dard !

* Établissement et service d’aide par le travail

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Une histoire de famille

La ferme Darrigade, c’est avant tout une histoire de famille qui perdure depuis 1887 ! La jeune génération, incarnée par Laurent, Thomas et Mélanie Delest, apporte un vent de renouveau sur cette exploitation agricole qui cultive du maïs, des asperges… et des cacahuètes !

Ici, des foies gras de canard et des asperges fraîchement cueillies… Là, des cacahuètes grillées en coque ou des plats cuisinés… Et au beau milieu de la boutique de 200 m2, le premier tracteur du grand-père, qui semble veiller sur la famille, tel un phare protecteur ! Bienvenue à la ferme Darrigade, au cœur des Landes. Cette ferme, c’est avant tout une histoire de famille : celle des Delest.

5 générations depuis 1887

Depuis 5 générations, ils sont aux commandes de la Ferme, implantée à Soustons. « Tout a commencé en 1887, raconte Mélanie Delest. A cette époque, mon arrière-arrière-grand-père s’est installé sur le lieu-dit Darrigade pour cultiver les 6 ha de terre et travailler en forêt : gemmage* l’été et entretien de la forêt l’hiver.

Après la guerre 39-45, les grand-parents s’installent à leur tour sur la ferme, et 5 enfants naissent de leur union. Ne voyant pas d’avenir sur ce système de production, ils décident de cesser l’activité de la forêt pour s’orienter vers la culture du maïs, en 1953. Ils louent alors des terres (4 à 5 ha) car ils n’ont pas les moyens d’acheter. Mais très vite, c’est le début de l’évolution ! Et donc, des premiers emprunts bancaires avec une banque : le Crédit Agricole Aquitaine !

Depuis, la ferme n’a eu de cesse d’agrandir son périmètre, pour atteindre aujourd’hui une surface d’exploitation de 300 hectares. Aux commandes, Thomas et Laurent, frère et cousin de Mélanie Delest, qui se sont associés pour prendre la relève des aînés. « Pour eux, c’était une évidence ! Tous petits déjà, ils aidaient mon père et mon oncle aux champs. La démarche a été moins naturelle pour moi, reconnaît-elle. Pendant longtemps j’ai travaillé dans l’événementiel à Paris puis dans le Pays Basque, avant de rejoindre définitivement la ferme en 2015, pour tenir la boutique et gérer la communication et l’administratif. »

Canard et cacahuètes

A la ferme, chacun a son « pré carré » : Thomas s’occupe plus particulièrement des 200 ha de maïs semence, tandis que Laurent se consacre aux 25 ha d’asperges. « Nous avons également un élevage de 6 000 canards, rappelle Mélanie Delest. Nos canetons sont tous élevés en plein air et nourris avec des aliments sains. Dans notre conserverie, nous fabriquons des produits gourmands et gourmets autour du canard : foie gras, pâté, tajine aux ailerons de canard, saucisses sous vide, aiguillettes… »

L’autre grande spécialité de la ferme ? La cacahuète ! Darrigade est la première ferme landaise à cultiver des cacahuètes en plein champ. « En fait, on a donné des graines à mon grand-père au lendemain de la guerre, et contre toute attente, cela a germé. Aujourd’hui, nous cultivons 12 ha de cacahuètes. C’est un produit de niche, très recherché, que nous déclinons en version salée ou sucrée.  Notre spécialité ? La cassouhuète, un cassoulet revisité ! »

Administrateur au Crédit Agricole

Très impliquée à la ferme, Mélanie Delest est également très investie sur le territoire, puisqu’elle a décidé de prendre la suite de son père, ancien Administrateur de la caisse locale de Soustons du Crédit Agricole. « Le Crédit Agricole est la banque de toute la famille depuis mon grand-père, résume-t-elle. Aujourd’hui, je suis ravie de pouvoir faire mon entrée au Conseil et de participer à l’attractivité du territoire, de prendre son pouls, de promouvoir les Landes… C’est une nouvelle expérience pour moi ! »

Mélanie Delest a également pu compter sur l’accompagnement du Crédit Agricole, lorsque l’un des salariés s’est installé à son compte. « Nous nous sommes finalement associés avec lui, pour qu’il puisse gérer une partie du maïs semence, et le Crédit Agricole a apporté des conseils éclairés afin de trouver le meilleur compromis possible. »

*Technique de collecte de la résine de pin

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