Intelligence artificielle : où en est-on ?

Le lancement du programme conversationnel ChatGPT illustre les progrès rapides de l’intelligence artificielle. En France, plusieurs centaines de start-up explorent cette voie qui débouche sur des applications concrètes pour les entreprises.

 

L’intelligence artificielle n’est plus un sujet réservé aux laboratoires de recherche. C’est devenu une réalité concrète pour de nombreuses entreprises. Si les grands groupes et les ETI s’intéressent au sujet depuis quelque temps déjà, c’est aussi le cas des PME désormais. Selon les estimations des experts, 30 à 40 % des entreprises françaises utiliseraient à un niveau plus ou moins avancé des outils et applications d’intelligence artificielle.

ChatGPT… et d’autres applications !

L’un des usages les plus connus est celui des robots conversationnels. Ces outils permettent d’interagir en ligne avec un prospect ou un client. Ils qualifient le besoin de leur interlocuteur et l’informent ou l’orientent vers une offre adéquate. On les utilise largement dans le commerce en ligne.

L’intelligence artificielle sert aussi d’outil prévisionnel des ventes. En croisant les données internes à l’entreprise et externes (historique des ventes, positionnement de la concurrence, saisonnalité, etc.), l’outil aide à établir des scénarios facilitant la prise de décision.

Les applications liées au traitement de l’image sont en plein développement. Surveillance et sécurité, création graphique, gestion de banques de données visuelles… Les domaines d’application sont nombreux.

Parallèlement, d’autres applications sont spécifiquement développées pour les besoins d’un secteur d’activité. Dans le secteur financier, l’intelligence artificielle est mise à profit pour détecter les fraudes. Dans l’informatique, elle accélère l’écriture des lignes de code. Dans la santé, elle favorise la prévention des pathologies et conforte les diagnostics.

Un secteur en forte croissance

Signe de ce dynamisme, l’écosystème français de l’intelligence artificielle est en plein développement. Selon l’association France Digitale, qui fédère 2 000 start-ups et investisseurs, les jeunes pousses du secteur ont levé 3,2 milliards d’euros en 2022. Un montant qui double régulièrement chaque année.

À l’heure actuelle, la France compte plus de 600 start-up dont le business model est centré autour de l’intelligence artificielle. La moitié d’entre elles sont déjà rentables ou ambitionnent de l’être d’ici 3 ans. Sur cet effectif, plus d’une quinzaine d’entreprises possèdent un effectif supérieur à 250 salariés. De quoi développer de nouveaux usages et favoriser l’émergence de potentielles licornes dans un domaine considéré comme hautement stratégique sur le plan économique.

 

Bon à savoir

3,2 milliards d’euros : c’est le montant global des levées de fonds opérées par les start-up de l’intelligence artificielle en France en 2022.

 

© Thibault Bertrand – Uni-Médias – juin 2023

La banque de France anticipe une reprise en 2024

Dans leur dernière étude prospective, les économistes de la Banque de France anticipent une progression limitée de l’activité cette année, avant une reprise de la croissance l’an prochain.

 

Quand la croissance va-t-elle repartir ? Sur quel rythme ? Le moment est-il opportun pour investir ? Les prévisions économiques des experts de la Banque de France anticipent pour les deux années à venir un scénario finalement plus optimiste que celui établi fin 2022.

Après le net ralentissement enregistré à la fin de l’année dernière, la croissance économique devrait, selon leur rapport, s’établir à + 0,6 % en 2023. Dans un premier temps, la tendance devrait rester légèrement positive, autour d’un rythme trimestriel de + 0,1 %, avant d’augmenter progressivement en fin d’année. La situation devrait s’améliorer de manière plus nette ensuite, avec une croissance annuelle attendue en hausse de 1,2 % en 2024 et de 1,7 % l’année suivante.

Décrue inflationniste

Cette reprise progressive de la croissance devrait s’accompagner d’une décrue de la bulle inflationniste. Après avoir atteint un pic de + 7,1 % en octobre et novembre 2022, l’inflation devrait se replier progressivement pour terminer l’année 2023 autour de + 3,8 % en moyenne annuelle. Ce recul devrait se poursuivre en 2024 et 2025 pour revenir autour de + 2 %, ce qui constitue l’objectif de la Banque centrale européenne.

Ces prévisions reposent sur le constat d’une situation finalement plus favorable que celle initialement anticipée cet hiver. La détente des prix de l’énergie a été plus importante que prévue du fait de la clémence de la météo, des efforts de sobriété énergétique consentis par le pays, ainsi que des mesures communes adoptées par les partenaires européens.

Reprise progressive de la consommation

Dans ce contexte, la consommation des ménages devrait repartir de l’avant. D’abord lentement en 2023, ou elle pourrait progresser autour d’un rythme de + 0,4 %, avant d’accélérer en 2024 (+ 1,5 %) et en 2025 (+ 1,6 %). Le retour à une inflation mesurée favorisera cette reprise, ainsi qu’un contexte de nouveau propice aux augmentations salariales.

Enfin, les niveaux de marge des entreprises devraient être moins affectés que ce que l’on pouvait craindre. La plupart d’entre elles ont procédé à l’augmentation de leurs prix de vente, ce qui devrait permettre de compenser une partie de la hausse des coûts de production. Toutefois, la situation devrait rester contrainte jusqu’en 2024. La remontée des taux de marge ne devrait intervenir qu’en 2025 selon la Banque de France.

 

CHIFFRE

+ 1,2 % : C’est le scénario de taux de croissance anticipé par les prévisionnistes de la Banque de France pour 2024.

 

© Thibault Bertrand – Uni-Médias – mai 2023

L’épargne salariale gagne du terrain

Le nombre d’entreprises disposant d’un dispositif d’épargne salariale progresse, tout comme les montants collectés. Plusieurs facteurs soutiennent la tendance.

 

2022 a été un bon cru pour l’épargne salariale. Le bilan d’activité annuel mené par l’Association française de la gestion financière (AFG), montre une notable progression de la collecte ainsi qu’une accélération de l’équipement des entreprises.

Au cours de l’année dernière, le nombre d’entreprises proposant un dispositif d’épargne salariale à leurs salariés est passé de 360 000 à 378 200, soit une progression de 5 %. Cette tendance confirme la dynamique observée au cours des années précédentes. Depuis l’entrée en vigueur de la loi Pacte en 2019 et de son train de mesures favorables, le nombre d’entreprises équipées d’un dispositif d’épargne salariale a progressé de 21 %, selon l’AFG.

Un contexte porteur

Les montants collectés sont logiquement en hausse. En 2022, les salariés ont versé 19 milliards d’euros sur leurs plans d’épargne salariale, une somme en progression de 16 % par rapport à l’année précédente. Les bons résultats des entreprises en 2021 ont pesé favorablement sur la participation et l’intéressement, ce qui a favorisé la collecte.

« Cette dynamique positive devrait perdurer grâce aux dispositions de la loi du 16 août 2022 en faveur du pouvoir d’achat qui simplifie la mise en place d’accords d’intéressement dans les entreprises de moins de 50 salariés », pointe l’AFG. La signature en février dernier de l’accord national interprofessionnel pour le partage de la valeur va également contribuer à soutenir la tendance en généralisant d’ici 2 ans, sous certaines conditions, les dispositifs de partage de la valeur dans les entreprises de 11 à 49 salariés. L’intéressement et la participation sont directement concernés.

Un levier de motivation et de fidélisation

Pour l’heure, seule la participation est obligatoire et ce uniquement dans les entreprises de 50 salariés et plus (à compter de la 5ème année où ce seuil est atteint). La mise en place d’un dispositif d’intéressement relève du seul choix de l’employeur. Néanmoins, toutes les entreprises, y compris les plus petites, peuvent faire le choix d’associer leurs salariés aux résultats ou à la performance collective en les faisant bénéficier d’un dispositif d’épargne salariale.

L’expérience montre que c’est un outil efficace pour motiver et fidéliser ses collaborateurs. La mise en place d’un dispositif d’épargne salariale constitue aussi, pour les petites PME, un atout distinctif permettant de se démarquer des autres employeurs et d’attirer les candidats. Un point à ne pas négliger dans un contexte de fortes tensions sur le marché du travail qui entraîne d’importantes difficultés de recrutements.

 

CHIFFRE

+ 21 % : C’est la progression du nombre d’entreprises qui disposent d’un dispositif d’épargne salariale, depuis l’entrée en vigueur de la loi Pacte en 2019.

 

© Thibault Bertrand – Uni-Médias – mai 2023

La réparation : une opportunité d’activité pour les artisans

Réparer plutôt que jeter et racheter : les consommateurs plébiscitent cette louable idée. De quoi ouvrir des opportunités aux artisans souhaitant enrichir leur offre de services avec ce type de prestation.

 

Smartphones, ordinateurs, objets connectés, gros électroménager… Un nombre croissant d’appareils est réparé et remis en vente sur le marché du reconditionné et de l’occasion. Cette tendance de consommation est désormais durablement installée. Elle répond aux attentes des consommateurs qui y voient le moyen de limiter leur empreinte environnementale tout en réduisant le coût de leurs achats. Selon un sondage Opinion Way, réalisé pour un industriel de l’électronique, 8 Français sur 10 cherchent à réparer ou faire réparer leurs produits en cas de panne plutôt qu’à se rééquiper à neuf.

Lutter contre l’obsolescence programmée

Si la réparation a la faveur des consommateurs, c’est aussi un sujet qui intéresse, à un tout autre niveau cette fois, les États dans l’atteinte de leurs objectifs de lutte contre le réchauffement climatique. Sur ce terrain, la France ne chôme pas. En 2021, l’État a rendu obligatoire l’affichage sur certains produits d’un indice de réparabilité, visant à informer les consommateurs sur le caractère réparable ou non des équipements qu’ils achètent. Plus récemment, il a mis en place un « bonus réparation », pour inciter les Français à faire réparer leurs objets du quotidien auprès de professionnels agréés.

Au niveau européen, les lignes bougent aussi. En mars dernier, la Commission européenne a adopté un projet de directive visant à instaurer un droit à la réparabilité pour les consommateurs. Une mesure qui pourrait institutionnaliser le principe de la réparation pendant 5 à 10 ans après la fin de la garantie légale. Ce serait une aubaine pour les acteurs du secteur.

Un marché qui attire les convoitises

Dans ce contexte, le marché de la réparation aiguise les appétits. Les start-up spécialisées dans le reconditionnement des téléphones et matériels informatiques y voient un relais de croissance pour leur activité. De son côté, la grande distribution se mobilise en ouvrant des départements dédiés à la réparation. Une grande enseigne nationale a même créé son propre centre de formation des apprentis spécialisée dans la réparation pour pourvoir à ses besoins de compétence.

Ce marché intéresse aussi les artisans qui entendent bien y prendre leur part. Lancé par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et les Chambres de métiers, le réseau des « Répar’Acteurs » fédère déjà plus de 6 500 artisans réparateurs labellisés sur tout le territoire et ce nombre progresse rapidement.

Nul doute que la réparation a de beaux jours devant elle. Pour les professionnels dotés d’une expertise technique susceptible d’être mise à profit dans ce domaine, la réparation peut constituer une opportunité d’activité bienvenue à même d’offrir un avantage distinctif et de développer sa clientèle.

 

Bon à savoir

6 584 : C’est le nombre d’artisans bénéficiant du label « Répar’Acteurs » délivré par les Chambres de métiers et de l’artisanat.

 

© Thibault Bertrand – Uni-Médias – juin 2023

Artisanat du bâtiment : quelles sont les assurances obligatoires ?

Les métiers de la construction impliquent des risques qui nécessitent des garanties particulières, en plus des assurances habituelles (véhicules, locaux, etc.).

 

L’assurance garantie décennale

Tout constructeur d’un ouvrage neuf ou existant est réputé être responsable des dommages survenant sur la construction pendant une période de 10 ans. En conséquence, les artisans qui réalisent des chantiers de construction, d’extension et de rénovation touchant à la structure du bâti ont l’obligation de souscrire une assurance de garantie décennale pour couvrir d’éventuels dommages futurs. La garantie décennale vaut aussi pour « les éléments d’équipement indissociables de l’ouvrage » : circuit électrique, plomberie, etc.

Cette assurance protège l’artisan, et bien sûr son client qui a la garantie d’être indemnisé en cas de problème de malfaçon. Elle porte effet durant 10 ans, même si l’artisan a cessé son activité entre-temps. Point important : seuls les travaux déclarés dans le contrat d’assurance sont couverts. Il faut donc mentionner ceux-ci de manière exhaustive et impérativement souscrire le contrat avant de démarrer le chantier.

L’assurance responsabilité civile professionnelle

Cette assurance couvre les préjudices causés par l’artisan, ses salariés, ses machines, son outillage, dans l’exercice de son activité professionnelle. Obligatoire pour les professions réglementées, dont font partie les métiers du bâtiment, cette assurance protège l’artisan contre de multiples aléas : dégâts causés par un engin de chantier, chute d’échafaudage sur un véhicule, casse de mobilier chez un client… Elle lui évite de devoir indemniser lui-même le préjudice causé dont le montant peut être potentiellement élevé. De ce fait, elle sécurise financièrement l’artisan et la pérennité de son activité.

L’assurance dommages-ouvrage

Cette assurance est obligatoire pour les constructeurs de maisons individuelles ainsi que pour les artisans agissant en qualité de maître d’ouvrage (ce qui est le cas d’un artisan acquérant un terrain ou un bien en vue d’y faire des travaux pour le revendre). Elle a vocation à préfinancer les travaux de réparation des dommages couverts par la garantie décennale, dont les délais de mise en œuvre peuvent être très longs, en attendant que les fonds de cette dernière soient débloqués. Cette assurance expire 10 ans après la réception des travaux, comme l’assurance décennale.

 

Bon à savoir

10 ans : C’est la durée de l’assurance de garantie décennale, qui couvre les dommages structurels pouvant survenir sur une construction.

 

© Thibault Bertrand – Uni-Médias – juin 2023

Des soutiens à l’installation pour les commerçants

L’État lance deux nouveaux dispositifs de soutien à destination des porteurs de projets souhaitant devenir commerçants. L’un concerne l’installation de commerces de proximité en zone rurale, l’autre l’implantation d’activités en centre-ville.

 

Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), plus de 21 000 communes sont dépourvues du moindre commerce. Cela représente 62 % des communes françaises, contre 25 % seulement en 1980. Afin de densifier cette offre commerciale de proximité, indispensable au développement harmonieux des territoires, l’État a mis en place début 2023 une aide financière en faveur de l’installation des commerces en zone rurale.

Ce dispositif a vocation à soutenir l’installation de commerces sédentaires multi-services ainsi que de commerces itinérants desservant plusieurs communes. Son montant peut totaliser jusqu’à 80 000 € par projet.

Les investissements pris en charge

Cette aide finance plusieurs catégories de dépenses. Dans le cadre de l’installation d’un commerce sédentaire, elle peut prendre en charge le coût d’acquisition d’un local et ses travaux de remise en état. À ce titre, 50 % des dépenses engagées peuvent être financées jusqu’à concurrence de 100 000 € de travaux, soit 50 000 € d’aide. Elle peut aussi financer l’aménagement d’un local et l’acquisition de matériels professionnels à hauteur de 25 000 .

Dans le cas d’un projet de commerce itinérant, les dépenses d’investissement, telles que l’acquisition d’un véhicule professionnel pour les tournées, peuvent être prises en charge à hauteur de 50 %, dans la limite de 20 000 .

En complément de ces sommes, les porteurs de projet peuvent bénéficier d’une aide au conseil de 5 000  pour conforter le montage et le lancement de leur projet.

Les dossiers de demande d’aide sont instruits par la préfecture. Il convient de contacter ses services pour constituer le sien. À noter que pour bénéficier de cette aide, il faut pouvoir justifier de l’appui de la commune où l’on simplante.

Une aide à la réimplantation des activités en centre-ville

Ce second dispositif a pour objectif de favoriser l’implantation de petits commerces, ainsi que d’activités artisanales et de services, en centre-ville. Il ne s’agit pas là d’une aide financière, mais d’un assouplissement du cadre juridique en place permettant aux commerçants et professionnels d’accéder à des locaux d’activités à des conditions financières avantageuses.

Pour ce faire, la loi s’inspire du principe du bail réel solidaire (BRS). Ce contrat de bail spécifique, qui s’adresse aux particuliers, permet à un ménage d’accéder à la propriété en achetant uniquement son logement et en louant le terrain sur lequel celui-ci est bâti à un organisme foncier solidaire. Cela permet de minorer sensiblement les coûts d’acquisition.

Sur le même principe, le bail réel solidaire d’activité (BRSA), permet à un professionnel de conclure un bail de longue durée (12 à 99 ans), en vue de la location ou de l’accession à la propriété d’un local commercial ou professionnel, à des conditions financières avantageuses. L’opération peut aussi porter sur un bien à usage mixte de local professionnel et d’habitation principale. Seule restriction : ce bail dérogatoire est réservé aux micro-entreprises.

 

Bon à savoir

80 000 € : C’est le montant auquel peut prétendre un porteur de projet qui sollicite l’aide publique à l’installation de petits commerces en zone rurale.

 

© Thibault Bertrand – Uni-Médias – juin 2023