Une dizaine d’opérateurs fédérés au sein de France Consigne sont aujourd’hui positionnés sur le réemploi des bouteilles en verre, relevant des importants défis technologiques et logistiques.

 

Alpes consigne, Bout’ à Bout’, Consign’Up, Haut la consigne, J’aime mes bouteilles, La consigne de Provence, L’Incassable, Ma bouteille s’appelle Reviens, Oc’Consigne ou encore Rebooteille : tels sont les opérateurs territoriaux recensés au sein de France Consigne. Créée à l’automne 2022, l’association fédère les opérateurs engagés dans le réemploi des bouteilles en verre. Sur l’année 2022, France Consigne revendique le réemploi de 1,4 million de bouteilles auprès de 400 producteurs partenaires, via 5 centres de lavage et 700 points de collecte en France. Selon l’éco-organismes Citeo, moins de 10 % des contenants en verre mis sur le marché sont réemployés.

Bénéfices environnementaux et économiques

Chaque année, en France, 2,5 millions de tonnes de verre sont collectées, ce qui représente la moitié du tonnage des emballages ménagers. Le verre ainsi collecté est recyclé et participe à une économie circulaire dont le bilan écologique n’est pas anodin. En effet, la fabrication de bouteilles en verre recyclé nécessite une température de fusion de 1 500° pendant 24 heures et la réinjection systématique de matières premières vierges. En comparaison, une bouteille lavée dans de l’eau à 80° pendant 20 min peut être réemployée jusqu’à 30 fois voire davantage.

La limite réside dans l’usure et les lavages, l’apparition de traces blanches pouvant constituer un frein esthétique pour le producteur et/ou pour le consommateur. Le réemploi est assorti d’économies de 50 % d’eau, 76 % d’énergie et 79 % d’émissions de gaz à effet de serre. En outre, dans la fabrication d’une bouteille neuve, le taux de calcin (verre recyclé) est au maximum de 60 %. Au plan économique, le prix d’une bouteille réemployée est 10 à 20 % moins cher que celui d’une bouteille neuve.

 

Défis technologiques et logistiques

La montée en puissance du réemploi des bouteilles en verre est conditionnée au développement de la chaîne logistique (collecte, lavage) et d’impératifs techniques et technologiques, telles que la standardisation des bouteilles ou encore l’adoption de solutions d’étiquetage adaptées (colle hydrosoluble, type de papier, encre, etc.). La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec) a fixé un objectif de réemploi des emballages (5 % en 2023 et 10 % en 2027) pour les metteurs en marché de plus de 10 000 unités. Elle a aussi introduit le principe d’une standardisation des emballages pour réemploi via la définition de standards par les éco-organismes en charge des emballages. L’incitation au recours à ces standards a été renforcée dans la loi climat et résilience.

 

Bon à savoir

30, c’est, en moyenne, le nombre de fois qu’une bouteille en verre peut être réemployée.

 

© Raphaël Lecocq – Uni-Médias – mai 2023

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