En bouleversant nos pratiques et nos organisations, la crise sanitaire semble accélérer la digitalisation des ménages, des entreprises… et des commerces.  Le plan de relance du gouvernement, dévoilé le 3 septembre dernier, confirme cette volonté d’aller vers une société 2.0…

Une vraie claque. En quelques semaines, 4 milliards d’humains se sont retrouvés confinés dans près de 170 pays. Toute une économie à l’arrêt, guettant le moindre soubresaut pour pouvoir redémarrer. En attendant la reprise, il a bien fallu s’organiser. Et vite. La réponse fut toute trouvée : elle tient à une connexion internet et un écran !  Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en quelques jours, les connexions sur la plateforme de visioconférence Zoom sont passées de 10 millions à 200 millions d’utilisateurs. Même succès pour les marketplaces mettant en relation commerçants et consommateurs.

Encore des réticences au digital

Le Covid, accélérateur de la digitalisation ? Assurément. Et la tendance n’est pas prêt à s’inverser. Pour autant, nous ne sommes pas tous égaux face à cette vague digitale. Selon une étude publiée en août par la CPME et SAGE, seuls 34 % des dirigeants de TPE (1 à 9 salariés) déclarent avoir entamé une transformation numérique de leur entreprise. Comment expliquer ce manque d’attrait pour le digital ? Les raisons invoquées sont nombreuses :  certains dirigeants préfèrent camper sur leurs process déjà bien huilés. D’autres redoutent les coûts financiers inhérents à toute transformation. D’autres encore, pensent ne pas disposer des ressources techniques suffisantes en interne pour sauter le pas.

Jusqu’à présent, ce manque d’ardeur ne semblait pas handicapant. Il aura fallu le virus du covid19 pour démontrer que les vieilles recettes ne fonctionnent plus vraiment. Alors que l’économie était à l’arrêt, beaucoup de Français se sont tournés vers le digital pour télétravailler, communiquer ou faire leurs emplettes.  Très clairement, l’Homo Sapiens s’est transformé, en 2020, en Homo Numericus. Si la tendance était palpable ces dernières années, elle devient désormais inéluctable. Et les entreprises, comme les commerces, doivent se saisir de cette opportunité pour transformer leur modèle.

La Région Nouvelle-Aquitaine soutient le numérique


Pour accélérer cette transition numérique, la région Nouvelle-Aquitaine déploie une stratégie de développement ambitieuse. Outre l’équipement en Très Haut débit et en tiers-lieux, la région accompagne les dirigeants avec deux dispositifs : l’aide au conseil stratégie numérique et le chèque de transformation numérique pour les PME et ETI. Plus largement, le dispositif de soutien à l’économie française, détaillé le 3 septembre dernier, fait la part belle au digital. 7 milliards d’euros devraient être consacrés à la transformation numérique des entreprises, avec des mesures adaptées aux besoins des TPE, PME et ETI, dès octobre.

Digital et commerces physiques


L’avenir des commerces et de l’artisanat se joue également sur le front 2.0, même si le propos reste à nuancer. « Le commerce physique représente encore 70% des transactions, analyse Bernadette Hirsch, Présidente de la chambre régionale de la FNH * de Nouvelle-Aquitaine. L’un des enjeux du commerce et de l’artisanat est donc de trouver un juste équilibre entre le digital et le magasin. L’un étant complémentaire de l’autre. » Pour soutenir la transformation digitale des commerces, de nombreuses municipalités parient sur la mutualisation des services.

Lancé dès 2011, le portail « Talence Shopping » fédère ainsi l’ensemble des commerçants sur un même site Internet. Talence a été la première ville de France à proposer une galerie commerciale virtuelle, qui référence de manière exhaustive tous les commerces et entreprises du territoire. Avantage de cette stratégie « en cluster » : elle permet aux commerces de gagner en visibilité, tout en maîtrisant leurs coûts. La recette fonctionne plutôt bien, et plusieurs municipalités françaises ont adopté ce concept de galerie marchande en ligne (Montélimar, Alès, Angers…), au service de leurs commerçants.

En parallèle, de nouvelles plateformes communautaires fleurissent comme epicery ou ollca.com, qui comptent aujourd’hui 300 commerçants partenaires dans 15 villes françaises. Plus récemment, le Crédit Agricole Aquitaine a lancé Tourismebyca, une plateforme en ligne qui fédère les acteurs du tourisme autour de bons plans et d’offres promotionnelles. Les marketplaces par secteur d’activités, annonceraient-elles le commerce du futur ?

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* : Fédération nationale de l’habillement

 

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