Réparer plutôt que jeter et racheter : les consommateurs plébiscitent cette louable idée. De quoi ouvrir des opportunités aux artisans souhaitant enrichir leur offre de services avec ce type de prestation.

 

Smartphones, ordinateurs, objets connectés, gros électroménager… Un nombre croissant d’appareils est réparé et remis en vente sur le marché du reconditionné et de l’occasion. Cette tendance de consommation est désormais durablement installée. Elle répond aux attentes des consommateurs qui y voient le moyen de limiter leur empreinte environnementale tout en réduisant le coût de leurs achats. Selon un sondage Opinion Way, réalisé pour un industriel de l’électronique, 8 Français sur 10 cherchent à réparer ou faire réparer leurs produits en cas de panne plutôt qu’à se rééquiper à neuf.

Lutter contre l’obsolescence programmée

Si la réparation a la faveur des consommateurs, c’est aussi un sujet qui intéresse, à un tout autre niveau cette fois, les États dans l’atteinte de leurs objectifs de lutte contre le réchauffement climatique. Sur ce terrain, la France ne chôme pas. En 2021, l’État a rendu obligatoire l’affichage sur certains produits d’un indice de réparabilité, visant à informer les consommateurs sur le caractère réparable ou non des équipements qu’ils achètent. Plus récemment, il a mis en place un « bonus réparation », pour inciter les Français à faire réparer leurs objets du quotidien auprès de professionnels agréés.

Au niveau européen, les lignes bougent aussi. En mars dernier, la Commission européenne a adopté un projet de directive visant à instaurer un droit à la réparabilité pour les consommateurs. Une mesure qui pourrait institutionnaliser le principe de la réparation pendant 5 à 10 ans après la fin de la garantie légale. Ce serait une aubaine pour les acteurs du secteur.

Un marché qui attire les convoitises

Dans ce contexte, le marché de la réparation aiguise les appétits. Les start-up spécialisées dans le reconditionnement des téléphones et matériels informatiques y voient un relais de croissance pour leur activité. De son côté, la grande distribution se mobilise en ouvrant des départements dédiés à la réparation. Une grande enseigne nationale a même créé son propre centre de formation des apprentis spécialisée dans la réparation pour pourvoir à ses besoins de compétence.

Ce marché intéresse aussi les artisans qui entendent bien y prendre leur part. Lancé par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et les Chambres de métiers, le réseau des « Répar’Acteurs » fédère déjà plus de 6 500 artisans réparateurs labellisés sur tout le territoire et ce nombre progresse rapidement.

Nul doute que la réparation a de beaux jours devant elle. Pour les professionnels dotés d’une expertise technique susceptible d’être mise à profit dans ce domaine, la réparation peut constituer une opportunité d’activité bienvenue à même d’offrir un avantage distinctif et de développer sa clientèle.

 

Bon à savoir

6 584 : C’est le nombre d’artisans bénéficiant du label « Répar’Acteurs » délivré par les Chambres de métiers et de l’artisanat.

 

© Thibault Bertrand – Uni-Médias – juin 2023

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