A Bouglon, dans le Lot-et-Garonne, la famille Charle consacre désormais sa vie aux abeilles. Avec leur gamme de produits « Les Abeilles de Malescot », Manon et Clara ont su séduire des consommateurs exigeants, en quête d’authenticité et de goût. Un miel 100 % bio, 100 % local, 100 % naturel !

Au domaine de Malescot, les abeilles sont reines ! Apiculteurs de père en filles, la famille Charle s’est piquée au jeu il y a une trentaine d’années. A l’époque, les parents de Clara et Manon Charle s’occupaient d’une exploitation agricole de 300 ha, spécialisée dans la culture de céréales. « Mon père avait installé 6 ruches, pour son propre plaisir, se souvient Manon Charle. Petite, je lui donnais souvent un coup de main. »  Un temps institutrice, Manon est finalement revenue à la ferme pour se consacrer pleinement à l’apiculture. « En 2014, nous avons installé une cinquantaine de ruches, pour atteindre aujourd’hui 300 ruches ! Je me suis formée sur le tas, car il n’y a ni écoles ni diplômes. »

Pas de transhumance

A Malescot, une seule philosophie : le miel est 100 % naturel, 100 % biologique et 100% local. « Nous veillons vraiment à élever nos abeilles dans un environnement propice à leur bien-être, près d’un plan d’eau, avec une nourriture variée et abondante. » En effet, contrairement aux autres apiculteurs, Manon ne pratique pas la transhumance, et donc, ne déplace jamais ses ruches. « On respecte leur rythme pour ne pas les stresser, la ponte de la reine n’en sera que meilleure, » explique-t-elle. Pour varier leur « repas », Manon sème du trèfle, de la luzerne, de la coriandre ou du mélilot.

La variété des semences et la richesse des essences offrent ainsi un miel authentique, de grande qualité. « Nous élevons deux races d’abeilles, les Buckfasts, qui aiment les températures douces et les Caucasiennes, habituées au climat plus froid. L’hiver, une abeille va vivre plusieurs mois, car elle travaille peu, juste pour réchauffer le couvain et veiller à la propreté de la ruche. L’été, sa durée de vie est d’environ 5 semaines. Entre bâtir les cellules, chercher l’eau, butiner les fleurs, faire le miel, protéger la ruche… Elle s’épuise au travail. »

Ausculter les ruches

Véritable médecin des ruches, Manon « ausculte » les essaims, contrôle la santé des colonies, anticipe les maladies et veille à la non-surpopulation. « J’ai le plus beau bureau du monde ! avoue-t-elle. Mais attention, ce métier est très physique et exigeant. Cela demande beaucoup de travail en amont pour un rucher de qualité. Beaucoup d’humilité et de remise en question également, car la nature est parfois capricieuse. » Capricieuse et redoutable, notamment avec ses prédateurs. A commencer par le frelon asiatique, qui a fait son apparition il y a 4 ans et a décimé les ¾ de la colonie. Le varroa aussi, ou poux des abeilles, responsables de graves malformations. Mais Manon protège bien ses « ouvrières », et la qualité est au rendez-vous.

Miel au chanvre, bonbons, pollen…

« Nous avons développé toute une gamme de produits 100 % bios issus de notre exploitation : miel au chanvre, propolis, bonbons, huiles de tournesol, thé et infusions, pollen… explique Clara Charle. Le Crédit Agricole Aquitaine nous a suivies dans notre aventure apicole, qui se veut avant tout responsable : la production est locale, les emballages recyclables et les conditionnements sont réalisés par un ESAT* à proximité de la ferme. »

Un nouvel entrepôt en 2022

Aujourd’hui, la gamme « Les abeilles de Malescot » est distribuée chez 200 revendeurs en France et en Europe. Mais au vu du succès, Manon et Clara sont obligées de passer à la vitesse supérieure ! « Nous avons commencé à faire notre miel dans un hangar, et aujourd’hui, nous construisons un bâtiment de 600 m2 pour faire face à la demande ! » se réjouit Clara Charle.

Financé par le Crédit Agricole Aquitaine, ce bâtiment sera scindé en deux : d’un côté une huilerie (pour fabriquer l’huile de tournesol issue de la ferme) de l’autre un entrepôt. L’ouverture est prévue au dernier trimestre, et d’ici là, Benjamin, petit frère de Manon et Clara, devrait rejoindre l’aventure. En attendant, Manon continue à s’occuper de ses ruches et dispense des initiations à l’apiculture. Parmi les bons gestes : pas de parfum, pas de bijoux, des vêtements amples, de couleur claire, pas de cri ou de gestes brusques pour ne pas stresser l’abeille… Sinon, gare au dard !

* Établissement et service d’aide par le travail

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