Faites vrombir les moteurs et chauffer les carbus ! Passionné de mécanique depuis son plus jeune âge, Antoine du Masle restaure, répare et prépare des motos de collection, dans son atelier, à Yvrac (33). Ce fou de motos assure également l’entretien courant ainsi que la vente de pièces détachées via son site e-commerce. Un parcours atypique, qui carbure à l’audace et à la créativité…

A 27 ans, Antoine du Masle a fait de sa passion son métier ! Et, franchement, il ne regrette pas « sa sortie de route », alors qu’il était encore en école de commerce. « Pour résumer, je me suis rendu compte, que je ne voulais pas passer ma vie derrière des tableurs excel, à parler ventes et ROI*. Il me tardait juste une chose : rentrer vite chez moi pour bricoler ! »

En 4e année, le jeune étudiant décide de prendre une année de césure et s’inscrit dans une école de mécanique, Espera Sbarro, proposant un cursus de styliste prototypiste. « C’est une école unique au monde qui forme aux techniques de l’automobile. J’y ai découvert le design, le modelage, la construction de châssis… Et, pour valider notre année, nous devions fabriquer 2 prototypes de A à Z, à partir d’un moteur et de 4 roues. Cet enseignement a confirmé ma passion pour la mécanique et mon envie d’en faire mon métier ! »

Réparation de motos de collection

Prévoyant, Antoine du Masle décide tout de même de terminer son cursus en école de commerce, et intègre le programme « Projet Création d’Entreprise » lors de son année de Master. « C’est là que tout a commencé, puisqu’il fallait présenter un projet abouti, avec un vrai business plan, explique-t-il. Ce programme a finalement établi les premiers fondements d’Anima Motorcycles. »

Son diplôme en poche, Antoine du Masle profite du premier confinement pour rejoindre son oncle dans les Landes, qui lui prête alors un bout de hangar, dans lequel il aménage un mini-atelier. « Pendant près d’un an, j’ai restauré de vieilles motos, que j’achetais en très mauvais état pour ensuite les revendre, précise-t-il. Cette passion, je la dois à mon oncle qui collectionnait les motos anciennes. En fait, depuis tout petit, j’aime bricoler et mettre les mains dans le cambouis ! Je me souviens encore de ma première « réparation » : j’avais une dizaine d’années, et avec mes parents, on faisait les brocantes, à la recherche d’une vieille trottinette toute cassée que j’ai entièrement démontée et restaurée ! »

6 000 références et de pièces détachées

Dans son hangar, Antoine du Masle prend vite conscience qu’il y a une vraie opportunité de marché sur les pièces détachées. Il ajuste alors son business plan et décide de lancer un site de e-commerce adossé à un atelier de restauration pour légitimer sa démarche. « Aujourd’hui, le site référence environ 6 000 produits, tous différents en fonction de la marque, du modèle, de l’année… Mais l’essentiel de mon chiffre d’affaires provient finalement de la restauration et de l’entretien de motos de collection. »

Sur la route du Paris-Dakar

Yamaha, Suzuki, Kawasaki, Honda… Le « mécano » est passé maître dans l’art de la personnalisation et de la préparation, allant de la mécanique moteur à la carrosserie, en passant par le design ou la fabrication de pièces. Parmi sa clientèle, des amoureux du Paris-Dakar, qui viennent restaurer des motos inspirées du mythique Rallye, mais aussi des motards à la recherche de pièces et consommables indispensables à l’entretien, ou encore des jeunes cadres dynamiques préparant un road-trip entre amis. « Ma clientèle est à 60 % bordelaise, précise-t-il. Pour le reste, c’est très diversifié, j’ai des clients partout en France, de Lyon à Monaco, de Paris à Lille… C’est un marché de niche, très prisé. »

Une écoute remarquable

Pour concrétiser son projet, Antoine du Masle s’est tourné vers le Crédit Agricole Aquitaine, la banque familiale, qui a financé l’investissement du local et des machines. « J’ai trouvé une écoute remarquable, des conseils et un vrai accompagnement, souligne le jeune entrepreneur. Ma conseillère a découvert le monde de la mécanique en faisant preuve d’une belle ouverture d’esprit, sans préjugés. Elle m’a soutenu dans le projet, malgré le contexte post-covid. Aujourd’hui, nous sommes deux à l’atelier, et j’envisage 2 nouveaux recrutements avant la fin de l’année. »

Antoine du Masle entend également investir dans la logistique, avec une gestion optimisée des stocks pour son site e-commerce. Et, pour anticiper la nouvelle réglementation des zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m)*, l’entrepreneur va mettre en place un service de « carte grise de collection. »

* Retour sur investissement (return of investment, en anglais)

** Au 1er janvier 2025, toutes les agglomérations de plus de 150.000 habitants devront avoir basculé en zones à faibles émissions mobilité. C’est le cas de Bordeaux, qui interdira son centre-ville aux véhicules immatriculés avant 2000.

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