Situé au pied du village de Saint-Emilion, entre les célèbres châteaux Angelus et Quintus, il est une propriété viticole discrète, qui depuis 5 générations, s’attache à créer des vins gourmands et fruités. Cette propriété, c’est celle de Bruno Bertrand, viticulteur passionné et amoureux fou de son terroir. Portrait d’un homme qui travaille la vigne comme autrefois, dans le pur respect des traditions.

Comme le célèbre héros de bande-dessinée, Bruno Bertrand est tombé dans la marmite depuis qu’il est tout petit. Ou plutôt dans la barrique ! Avec ses deux sœurs, Catherine et Anne-Marie, ce viticulteur est à la tête des vignobles Jacques Bertrand.  Un domaine familial d’environ 23 hectares, posé sur le célèbre côteau Sud-Ouest de Saint-Emilion. A quelques ceps de vignes de là, règnent les grands crus classés Angelus et Quintus, rien que ça !
Depuis 1850, la famille Bertrand cultive cette terre d’excellence, où s’épanouissent pleinement les cépages de merlot, cabernet franc et cabernet sauvignon. 5 générations de vignerons passionnés, dont Bruno Bertrand, 49 ans, enfant du cru. « Cette terre m’a vu naître et grandir ! C’est ici que j’ai appris à marcher. C’est ici aussi que j’ai vu mon père tailler la vigne pour la première fois, confie-t-il. Une révélation qui deviendra vite une vocation. Bien décidé à prendre la relève de son père, Bruno Bertrand apprend les techniques de vinification, passe un diplôme universitaire d’aptitude à la dégustation (DUAD) et travaille sans relâche aux chais. Aujourd’hui, il supervise toutes les vendanges, jusqu’à la mise en barrique, dans les quelque 400 fûts de chêne.

Une culture raisonnée de la vigne

Elevage, soutirage, assemblage, mise en bouteille : tout est fait au château, dans la pure tradition familiale. « Nos vins Carteau, Franc Pipeau et Vieux Lescours reflètent les valeurs de partage et de convivialité qui règnent sur le vignoble. Avec mon père et mes deux sœurs, on essaie de travailler de la plus jolie des façons, en respectant notre sol si précieux, aux mélanges subtils de grave, de sable et d’argilo-calcaire. » Cette culture raisonnée de la vigne, respectueuse de l’environnement, est désormais reconnue, puisque le vignoble est labellisé haute valeur environnementale (HVE) niveau 3. Guidé par l’amour du terroir, Bruno Bertrand bichonne chaque pied de vigne, de la taille à la récolte, en veillant à aérer chaque grappe pour limiter les maladies comme le mildiou. Mais cette technique « du tout main » demande une main d’œuvre qualifiée. Très rare par les temps qui courent. « Impossible de mécaniser, Saint-Emilion a une densité de plantation très élevée, jusqu’à 7000 pieds par hectare ! souligne Bruno Bertrand. C’est vraiment un métier exigeant, qui demande une persévérance sans faille et une certaine abnégation. »

Si vous aimez la routine, oubliez la vigne !  

A cette main d’œuvre pénurique, s’ajoute un autre aléa, climatique celui-ci. La grêle comme le gel peuvent en effet compromettre les récoltes, anéantissant d’un coup de tonnerre, le travail d’une année. « Si vous aimez la routine, ne travaillez pas dans les vignes ! Comme l’amour, le vin réserve bien des surprises et rien n’est jamais acquis avec lui. » De la vigne au verre, il y a tout un travail de création, où le vigneron va distiller sa personnalité. »

Massifs, fruités, gourmands, les vins de Bruno Bertrand ont séduit les particuliers depuis de nombreuses années.  Il ont également trouvé de beaux accords commerciaux avec des cavistes et semi-grossistes, en France mais aussi à l’export, puisque 50 % de la production part au Benelux, en Angleterre, en Allemagne et aux États-Unis. Administrateur depuis une dizaine d’années à la caisse locale du Crédit Agricole de Saint-Emilion, Bruno Bertrand reste toutefois attentif aux évolutions du marché et s’interroge sur le devenir de la profession.

Un rêve de gosse

Très impliqué au niveau local, Bruno Bertrand est également administrateur au Conseil des vins de Saint-Emilion. Mais surtout membre de la Jurade de Saint-Emilion, confrérie qui défend les vins de la région et assure leur renommée à travers le monde. Un rêve de gosse devenu réalité. « Petit, je rêvais de porter cette longue robe rouge ! L’adoubement, par cette grande famille, reste l’un de mes plus beaux souvenirs.  Et je suis fier aujourd’hui d’être jurat et de perpétuer les traditions et les valeurs de notre terroir. » A Saint-Emilion, toujours fidèle* !

*devise de la Jurade

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