Le renouvellement des générations est, pour l’agriculture française, un des enjeux vitaux des dix prochaines années. Le départ à la retraite d’un agriculteur sur deux d’ici à 2030 offre potentiellement de nombreuses opportunités d’installation, y compris pour des candidats dénués d’expérience et dans une certaine mesure de capitaux, mais moyennant le suivi de leur parcours à l’installation très encadré.

 

UNE ADRESSE : LE POINT D’ACCUEIL INSTALLATION (PAI)

Le Point accueil installation (PAI) est un passage obligé pour s’installer en agriculture.

Il en existe un par département, le plus souvent géré par les Chambres d’agriculture.

Le PAI a pour mission d’informer les candidats sur les démarches à suivre, de fournir différentes ressources et d’alimenter la réflexion autour d’un pré-projet.

Prévoir 12 à 18 mois avant la date d’installation envisagée.

 

ÉLABORER LE PLAN DE PROFESSIONALISATION PERSONNALISÉ

  • À la suite d’un premier contact avec le PAI, le porteur de projet réaliser un autodiagnostic en guise de premier dossier de présentation de son projet :  lieu d’installation, ateliers de production, niveau d’avancement des démarches auprès des banques.
  • L’autodiagnostic débouche sur un entretien projet et compétences avec des conseillers, chargés d’analyser les points forts et les points faibles et d’identifier les besoins de compétences.
  • Il s’ensuit un Plan de professionnalisation personnalisé (parcours 3P), constitué de formations et de stages nécessaires à réaliser avant l’installation.

 

RÉALISER LE PLAN DE PROFESSIONALISATION PERSONNALISÉ

Après l’agrément du Parcours 3P par le préfet, le candidat le met en pratique.

Le programme comprend des formations et des stages obligatoires qui doivent être réalisés en amont de l’installation pour prétendre à des aides à l’installation.

  • Au minimum un stage collectif de 21 heures, destiné à se familiariser avec les pratiques agricoles de la région, les différents interlocuteurs ou encore les autres porteurs de projet.
  • Après une validation officielle du parcours 3P effectué, délivrée par le préfet, le candidat peut entamer ses démarches de demande d’aides à l’installation. Il a alors 24 mois après l’obtention de sa validation pour s’installer, au-delà desquels la validation du préfet n’est plus effective.

 

DEMANDER LES AIDES DE L’ÉTAT

Dès lors que toutes les actions proposées par le parcours 3P ont été mises en œuvre, le candidat doit élaborer son Plan d’Entreprise (PE). Ce dernier est nécessaire pour évaluer la viabilité tant économique, humaine que sociale de son projet. Il permet notamment d’étudier sa cohérence globale.

Le dossier est examiné en Commission départementale d’orientation agricole (CDOA). Ce passage valide (ou non) l’attribution de la Dotation jeune agriculteur (DJA) et décide de son montant. Cette validation est basée sur l’étude du dossier du candidat : son projet, ses structures mais également sur son plan d’entreprise.

Un des objectifs que doit se fixer le porteur de projet est d’atteindre un salaire équivalent au SMIC sous cinq ans.

 

L’INSTALLATION ET LE SUIVI POST-INSTALLATION

Le parcours 3P est validé, le Plan d’Entreprise établi et le dossier de demande d’aides finalisé, le candidat peut s’installer. Après la décision d’octroi des aides, il ne lui reste que 9 mois maximum pour s’installer.

Après son installation, des bilans avec la chambre d’agriculture auront lieu durant les 5 premières années. Ceux-ci ont vocation à suivre la cohérence entre le projet décrit dans le plan d’entreprise et sa réalisation.

  • Le premier bilan a lieu en deuxième année : il s’assure du respect du plan d’entreprise et permet d’identifier les problèmes existants.
  • Le contrôle de fin de plan d’entreprise est réalisé à la fin de la quatrième année et entraîne le dernier versement des aides à l’installation.

 

© Raphaël Lecocq – Uni-médias – Septembre 2023

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