Tout comprendre de la responsabilité sociale des entreprises

La Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) vise à intégrer les enjeux du développement durable dans la stratégie d’une société. C’est un sujet auquel il y a tout lieu de s’intéresser compte tenu de son impact bénéfique pour les entreprises, l’environnement et la société.

Qu’est ce que la RSE ?

RSE. Trois lettres pour un objectif : respecter les principes du développement durable. Concrètement, une société qui s’engage dans une démarche RSE cherchera à contribuer, en adoptant dans son mode de fonctionnement des pratiques plus éthiques et plus durables, à l’amélioration de la société et à la protection de l’environnement. Le tout en restant économiquement viable.

Quels sont les bénéfices d’une démarche RSE en entreprise ?

En plus de respecter l’environnement et les enjeux sociétaux, les entreprises engagées dans une démarche RSE bénéficieront de diverses retombées. À commencer par une augmentation de leur productivité et, par conséquent, de leurs performances financières : selon une étude menée par France Stratégie, « la RSE procure un gain de performance de l’ordre de 13% en moyenne par rapport aux entreprises qui ne l’introduisent pas ».

Autre bénéfice apporté par une politique RSE cohérente, la possibilité pour une société d’améliorer son image de marque et donc de trouver plus facilement des clients : selon une étude menée par le British Assessment Bureau (un organe de certification britannique), les entreprises disposant de certifications RSE sont « plus susceptibles d’être identifiées comme des partenaires de business et de gagner des parts de marché ».

En interne, la mise en place d’une stratégie RSE (réduction de la consommation électrique, économies de papier, meilleure gestion de la climatisation, etc.), aura pour effet de réduire les coûts fonctionnels de l’entreprise tout améliorant son image auprès de ses employés. De plus, en leur proposant un environnement de travail à la fois sécurisé et agréable – des aménagements encouragés par la RSE –, elle favorisera leur efficacité.

Enfin, la mise en place d’initiatives responsables attirera plus facilement les jeunes talents issus de la génération Y, plus que jamais en demande d’engagement de la part de leurs (futurs) employeurs.

RSE : quels types d’entreprises sont concernés ?

Toutes les sociétés, quelle que soit leur taille, leur statut ou leur secteur d’activité, peuvent mettre en place une démarche RSE. Par exemple, une usine pourra engager des actions de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre tandis qu’une entreprise implantée dans une région particulièrement touchée par le chômage pourra favoriser l’emploi local.

De son côté, une ébénisterie privilégiera du bois issu de forêts gérées durablement pendant qu’une multinationale dont la majorité des activités se déroulent dans des pays à faible régulation s’impliquera dans la lutte contre la corruption.

Comment mettre en place une politique RSE ?

Il existe des certifications d’entreprises de toute sorte, de la qualité à l’environnement en passant par les systèmes de management. Si certaines correspondent à une obligation réglementaire (certifications liées à la sécurité par exemple), celles prouvant l’existence d’une politique RSE constituent en revanche une démarche volontaire.

La norme ISO 26000 représente le premier véritable standard international de Responsabilité Sociétale. Elle donne la bonne ligne de conduite à suivre pour tous ceux qui ont conscience qu’un comportement socialement responsable et respectueux de l’environnement est un facteur clé de la réussite.

 

Bon à savoir :

Le Crédit Agricole, investi dans les grandes mutations de notre société, accompagne ses clients dans une démarche RSE grâce à un guide d’entretien reprenant 3 thématiques clés : Environnementale, Sociale et de Gouvernance (« ESG »), et permettre des solutions (conseil et financement) adaptées. N’hésitez pas à rencontrer votre Conseiller.

 

© Uni-médias – Janvier 2024

Tout savoir sur l’affacturage : fonctionnement, contrat, prestations, coûts

L’affacturage est une solution de financement éprouvée qui permet d’améliorer sa trésorerie et d’optimiser la gestion du poste client. De nombreuses entreprises l’utilisent, du grand groupe à la PME et même la TPE, dans un large éventail de secteurs d’activité, sur le marché domestique comme à l’export. Ce guide pratique explique en détail le fonctionnement de l’affacturage et répond aux questions que les décideurs peuvent se poser à son sujet.

QU’EST CE QUE L’AFFACTURAGE ?

C’est un outil de financement qui permet d’encaisser ses créances client de manière anticipée, sans devoir attendre leur date d’échéance. Il consiste pour une entreprise à céder ses factures à une société d’affacturage (le factor), qui va lui avancer leur montant le temps que ces créances soient réglées. Une fois la facture honorée, le factor récupère l’argent qu’il a versé à l’entreprise, après avoir prélevé sa commission au passage.

L’affacturage ne se limite pas à cette avance de trésorerie. Le factor peut aussi prendre en charge le suivi et l’encaissement des factures ainsi que leur recouvrement en cas d’impayé. Autrement dit se charger de la gestion du poste client.

Grâce à l’affacturage, l’entreprise peut reconstituer sa trésorerie rapidement et disposer d’argent frais pour financer son fonctionnement et son développement. Le fait de déléguer la gestion de ses créances au factor permet par la même occasion de se recentrer sur son cœur de métier et de gagner en efficacité.

Les grands réseaux bancaires disposent de filiales spécialisées dans l’affacturage. Les chargés d’affaires bancaires sont un point d’entrée tout indiqué pour s’informer sur le sujet.

A QUI S’ADRESSE L’AFFACTURAGE ?

L’affacturage s’adresse à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Il concerne aussi bien les grandes entreprises que les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les PME. Les très petites entreprises peuvent également en bénéficier. Les sociétés d’affacturage disposent d’offres sur mesure, adaptées aux besoins de chacune de ces typologies de clientèle.

C’est un outil de financement qui se prête à un large éventail d’activités (industrie, négoce, services, transports…). Seule restriction : l’affacturage ne concerne pas les factures émises auprès de la clientèle particulière. Il est réservé aux entreprises opérant avec une clientèle B to B, constituée d’entreprises ou bien d’acheteurs publics (administrations, collectivités).

Enfin, l’affacturage ne se limite pas aux créances émises sur le marché domestique. Il a aussi vocation à traiter les factures émises à l’international. Une entreprise ayant des clients ou des bureaux à l’étranger peut tout à fait recourir à l’affacturage. Compte tenu des risques inhérents à la démarche export, c’est un outil qui peut utilement sécuriser les encaissements à l’international.

COMMENT FONCTIONNE L’AFFACTURAGE ?

Avant de mettre en place un contrat d’affacturage, il convient en premier lieu d’étudier la situation de l’entreprise. Pour cela, le factor va procéder à une analyse détaillée de son poste client (profil des clients, encours, délais de paiement pratiqués), afin d’évaluer son niveau de risque potentiel.

A partir de là, le processus d’affacturage se met en place. Concrètement, lorsque l’entreprise émet une facture client, elle en transmet une copie au factor, en mentionnant dessus le délai de paiement applicable. En retour, le factor règle à l’entreprise son montant, déduction faite d’une commission et d’une éventuelle retenue pour garantie.

Cette retenue a pour objet d’alimenter un fonds de garantie, dans lequel le factor va pouvoir puiser pour compenser l’avance versée à son client, s’il ne parvient pas à recouvrer une créance.

Le montant de ce fonds dépend du niveau de risque du poste client mesuré par le factor. Tant que ce montant plafond n’est pas atteint, la retenue pour garantie est maintenue. Au-delà, elle n’a plus lieu d’être. Au terme du contrat d’affacturage, si les liquidités constituant le fonds ne sont pas utilisées, elles sont restituées à l’entreprise.

La dernière étape du processus est celle de l’encaissement de la facture. Selon ce qui a été convenu au contrat, cette opération peut être géré par le factor, qui perçoit alors directement la créance, ou bien par l’entreprise, qui rembourse alors au factor l’avance de trésorerie dont elle a bénéficié.

QUE SE PASSE-T-IL EN CAS D’IMPAYÉ ?

Si un client fait défaut, le fonds de garantie est mis à contribution. Le factor prélève dessus le montant correspondant aux factures qui n’ont pas été honorées par son client. Le fonds ayant été prélevé, il faut alors le reconstituer.

Pour préserver ce fonds, dont elle assure le financement, l’entreprise a la possibilité de souscrire une assurance-crédit. En cas d’impayé, cette assurance prend en charge le préjudice financier, à hauteur des garanties prévues au contrat. Le fonds de garantie sert alors uniquement à compenser la différence entre le montant pris en charge par l’assurance crédit et celui de la facture impayée.

Cette assurance offre une sécurité appréciable. Outre le fait de garantir les créances de l’entreprise, elle permet de bénéficier d’informations qualifiées sur la santé financière et la solvabilité de ses clients.

QUELS SONT LES AVANTAGES DE L’AFFACTURAGE ?

Le premier apport concret de l’affacturage est d’améliorer la situation de trésorerie de l’entreprise. Grâce à l’encaissement anticipé de ses créances, celle-ci dispose de moyens financiers supplémentaires pour alimenter son fonds de roulement, régler ses fournisseurs, réaliser des dépenses ou des investissements. Elle n’a plus la nécessité d’attendre le paiement à l’échéance de ses factures pour disposer de liquidités.

L’affacturage permet aussi d’avoir une meilleure visibilité sur sa trésorerie. En ayant connaissance à l’avance des montants cédés par le factor, l’entreprise peut planifier efficacement ses dépenses et ses investissements. Cette visibilité facilite la gestion des flux de trésorerie. Elle est encore plus utile dans les structures en croissance, qui ont généralement de forts besoins de liquidités pour financer leur développement.

Par ailleurs, l’affacturage contribue à réduire le risque d’impayés. L’expertise dont disposent les société d’affacturage en matière de gestion et de recouvrement de créances, ainsi que les outils dont elles disposent offrent un avantage certain sur ce terrain.

Enfin, l’affacturage est un moyen efficace d’externaliser certaines taches administratives chronophages, pour lesquelles les petites et moyennes entreprises ne sont pas toujours structurées de manière optimale. En se déchargeant des opérations de relance et de recouvrement, l’entreprise peut se recentrer sur son coeur de métier et devenir plus efficiente.

QUELLES SONT LES DIFFÉRENTES FORMES D’AFFACTURAGE ?

L’affacturage offre le choix entre plusieurs formules, adaptées aux différents besoins que peuvent avoir les entreprises et au degré de proximité qu’elles souhaitent conserver avec leurs clients. Parmi elles, on peut retenir :

– L’affacturage classique transfert à la société d’affacturage la gestion du poste client. C’est le factor qui gère la relation avec les clients de l’entreprise. Il se charge du traitement, de l’encaissement et du recouvrement des créances.

– L’affacturage non géré, aussi appelé affacturage non délégué, permet à l’entreprise de conserver la gestion du poste clients. Elle maintient le lien avec sa clientèle tout en bénéficiant du règlement anticipé de ses factures.

– L’affacturage inversé ou reverse factoring est une variante de l’affacturage qui a pour objet de financer le poste fournisseurs et non le poste clients comme c’est le cas avec l’affacturage classique. Les fournisseurs sont réglés par le factor, dès l’émission de leur facture, en contrepartie d’un escompte commercial. Le client règle ensuite le factor à l’échéance prévue. Cette forme d’affacturage permet de sécuriser la trésorerie de ses fournisseurs et peut servir d’outil de fidélisation.

– L’affacturage export porte sur la gestion du poste client export. Il prend en charge les encaissements relatifs à la clientèle internationale.

Au-delà de ces différents mode de fonctionnement, l’affacturage peut être :

  • Avec recours. Cela signifie que l’entreprise est redevable envers le factor des impayés de ses clients. C’est le cas de figure le plus fréquent. Il suppose la constitution d’un fonds de garantie.
  • Sans recours. Pour le coup, le factor s’engage à supporter le risque de défaut de paiement. Ce type d’affacturage, plus rare, est conditionné à la souscription d’une assurance crédit.
  • Notifié. Les clients de l’entreprise sont informés que cette dernière fait appel à un factor. Les références bancaires de la société d’affacturage figurent sur la facture. L’affacturage classique est toujours notifié.
  • Non notifié. Le fait que l’entreprise fasse appel à un factor n’est pas mentionné au client. L’entreprise conserve cette information pour elle. L’affacturage non notifié ou confidentiel suppose que l’entreprise assure elle-même l’encaissement et le recouvrement des factures.

 

COMMENT SE RÉMUNÈRE LA SOCIÉTÉ D’AFFACTURAGE ?

L’affacturage engendre des coûts pour le factor : notamment des coûts financiers liés à l’avance de trésorerie et des coûts de gestion du poste clients. De ce fait, lorsque le factor règle une créance par anticipation à son client, il prélève une partie de son montant pour couvrir ces dépenses. Ce prélèvement comprend en principe :

  • une commission de financement qui rémunère l’avance de trésorerie consentie à l’entreprise. Elle se base sur un taux d’intérêt qui court sur la durée du prêt (du versement de l’avance jusqu’au règlement de la facture).
  • Une commission d’affacturage qui couvre les frais de gestion du poste clients lorsque celui-ci est confié au factor : traitement des factures, encaissement, recouvrement, gestion des litiges. Selon le cas, elle correspond à un pourcentage de la facture concernée ou à un forfait conditionné par le montant de chiffre d’affaires facturé (cette deuxième option est souvent de mise pour les petites entreprises).

A cela s’ajoute l’éventuelle participation au fonds de garantie, dont le rôle est de sécuriser le factor et l’entreprise en cas de défaut de paiement.

Au-delà de ces éléments, les conditions tarifaires d’un contrat d’affacturage peuvent varier en fonction de plusieurs paramètres : volume de chiffre d’affaires traité, qualité de la signature des clients, contenu des prestations délivrées par la société d’affacturage, souscription éventuelle d’une assurance-crédit, etc.

 

QUELS SONT LES POINTS CLÉS D’UN CONTRAT D’AFFACTURAGE ?

Lorsqu’on contracte avec un factor, il est important d’étudier le contenu de son contrat d’affacturage en détail. Certains points méritent une attention particulière. C’est le cas des clauses qui encadrent :

– Le champ des créances cédées : selon le cas, l’affacturage peut concerner tout ou partie des créances de l’entreprise. Généralement, le factor demande un montant minimum de facturation. Il peut aussi se réserver la possibilité de refuser certains clients et de fixer une limite d’encours pour chacun d’eux, afin de limiter son exposition au risque. Tous ces points comptent.

– L’éventail des prestations délivrées : de la simple avance de créance jusqu’à à la gestion complète du poste client, son étendue peut être très variable. Il convient de bien étudier ses besoins pour adapter le contrat en conséquence.

– Le montant des commissions : Il peut varier d’un contrat d’affacturage à l’autre et reposer sur un mode de calcul au pourcentage ou au forfait.

– Les modalités de garantie : elles peuvent prévoir la constitution d’un fonds de garantie et/ou la souscription d’une assurance-crédit. Les incidences pratiques et financières ne sont pas les mêmes.

– La durée d’engagement : un contrat d’affacturage engage les parties pour une durée déterminée. C’est un élément qui a aussi son importance.

 

© Thibault Bertrand – Octobre 2023

Tout savoir sur le contrat de prévoyance Madelin

En cas d’arrêt de travail ou de décès, les prestations versées au travailleur indépendant par les organismes de protection sociale obligatoires auquel il peut être affilié tels que la Sécurité Sociale des Indépendants ou les organismes de retraite des indépendants ont leurs limites. Pour contribuer au maintien de son niveau de vie et celui de sa famille, le chef d’entreprise peut se tourner vers les contrats de prévoyance Madelin.

Travailleur indépendant, artisan, commerçant, professionnel libéral… En cas de décès ou d’arrêt de travail, vous pouvez bénéficier des prestations servies par les régimes obligatoires. Toutefois, votre indemnisation suffira-t-elle à maintenir votre niveau de vie et celui de vos proches ? Pour connaitre l’état de vos couvertures prévoyance, nous pouvez réaliser un bilan de prévoyance. Cet état des lieux vous permettra de mettre en place des stratégies notamment assurantielles.

Parmi les solutions proposées par les assureurs, figure le contrat de prévoyance Madelin. Il garantit aux travailleurs indépendants des revenus de remplacement en cas d’arrêt de travail temporaire ou d’invalidité permanente, suite à une maladie ou un accident dans les conditions prévues par le contrat.

En outre, le Madelin prévoyance bénéficie d’une fiscalité intéressante.

Qu’est ce qu’un contrat Madelin prévoyance ?

C’est un contrat d’assurance qui permet de bénéficier d’un complément de revenus pour soi et sa famille, en cas de décès, d’arrêt de travail ou d’invalidité permanente résultant d’un accident ou d’une maladie. 

Dans ces situations, il faut savoir que les indemnisations versées par les caisses de sécurité sociale des travailleurs indépendants sont extrêmement réduites. Elles s’avèrent donc insuffisantes pour compenser la carence des revenus professionnels due à l’arrêt forcé de l’activité. Les contrats de prévoyance Madelin permettent de prendre en compte ce risque et d’en limiter les conséquences financières.

Les contrats d’assurance Madelin présentent un double avantage : ils permettent de se protéger, soi-même et ses proches, tout en finançant sa protection sociale à moindre coût.

Qui peut souscrire un contrat Madelin prévoyance ?

Proposés par la plupart des compagnies d’assurance et des grandes banques, les contrats de prévoyance loi Madelin s’adressent exclusivement aux travailleurs non salariés. Si vous êtes artisan, commerçant, profession libérale ou gérant de société non salarié, vous avez la possibilité de souscrire cette assurance. Votre conjoint peut également le faire s’il a le statut de conjoint collaborateur.

Bon à savoir : Une exception toutefois : si vous exercez sous le régime de la micro-entreprise (anciennement appelé régime de l’auto-entrepreneur), vous n’êtes pas éligible à la souscription d’un contrat Madelin prévoyance. Même chose si vous êtes exploitant agricole.

Il est à noter que des conditions liées à l’âge du souscripteur peuvent être posées. Au-delà d’un certain âge, la souscription de ce type de contrat n’est plus possible. Enfin, pour pouvoir souscrire un contrat prévoyance Madelin, il faut être à jour du paiement de ses cotisations sociales.

Comment mettre en place le contrat ?

Lors de la mise en place du contrat de prévoyance loi Madelin, il convient de se poser plusieurs questions :

  • Quelles sont les garanties figurant au contrat ? Maladie, accident, invalidité temporaire, permanente, décès… Les risques pris en compte ne sont pas les mêmes d’un contrat à l’autre. Il est important d’opter pour une assurance qui réponde à vos besoins.
  • Quelles sont les conditions d’indemnisation ? Ce point est essentiel puisqu’il détermine le montant des sommes d’argent qui vous seront allouées en cas d’arrêt de travail ou de la rente qui vous sera versée en d’invalidité permanente. Ces conditions d’indemnisation sont en principe modulables. Vous pouvez donc déterminer leur juste niveau en fonction de vos besoins financiers.
  • Quel est l’impact des franchises ? Comme tout contrat d’assurance, les contrats de prévoyance loi Madelin prévoient des franchises. En cas d’arrêt de travail par exemple, un certain délai s’applique avant que l’indemnisation ne démarre. C’est un point à prendre en compte.
  • Quelles sont les exclusions de garantie ? Sports extrêmes, métiers dangereux, conduites à risque… Comme toute assurance, les contrats Madelin comportent des exclusions de garantie, qu’il est important de connaitre avant de souscrire.

Comment sont calculées les cotisations d’assurance ?

La manière dont sont calculées les cotisations d’assurance peut influer de manière importante sur leur montant. A cet égard, il faut savoir qu’il existe deux types de contrats :

– ceux dont la cotisation est fixe ;

– ceux dont la cotisation évolue en fonction de l’âge du souscripteur.

Dans le premier cas, le montant de la cotisation Madelin prévoyance est convenu au départ. Il est fixe et ne change pas. Cela offre une bonne visibilité sur le plan financier et permet de lisser le coût de sa protection sociale dans le temps.

Dans les contrats où la cotisation est liée à l’âge du souscripteur, la cotisation Madelin prévoyance est périodiquement revue à la hausse, généralement chaque année voire tous les 5 ans, de manière à prendre en compte l’accroissement du risque. La prime d’assurance augmente donc régulièrement au fil du temps.

Si ce mécanisme est avantageux quand on est jeune car les cotisations sont modérées, il peut devenir pénalisant à terme, du fait de l’augmentation régulière des primes d’assurance.

 

LES GARANTIES DU MADELIN PRÉVOYANCE

Accessible aux travailleurs indépendants non agricoles et à leurs conjoints collaborateurs, le contrat de prévoyance Madelin propose des garanties en cas de décès, d’arrêt de travail temporaire et d’invalidité. Si un accident survient, ces garanties permettent le versement d’un revenu de remplacement ou d’une rente selon les conditions contractuelles.

La garantie décès

Contrairement à d’autres contrats prévoyance, le versement de la prestation en cas de décès d’un contrat de prévoyance Madelin prend la forme d’une rente et non pas d’un capital.

En cas de décès et en fonction des contrats, les prestations peuvent prendre les formes suivantes :

  • Une rente versée aux ayants droit, bénéficiaires désignés dans le contrat par l’assuré
  • Une rente éducation versée aux enfants jusqu’à un âge fixé au contrat ou jusqu’à la fin de leurs études
  • Etc.

Le montant de ces garanties dépendra des modalités définies au contrat.

Les prestations versées en cas de décès sont versées sous forme de rentes. Elles sont imposables dans la catégorie des pensions mais ne sont pas sujettes à droit de succession.

La garantie arrêt de travail

La garantie arrêt de travail se déclenche lorsque vous êtes dans l’incapacité totale, médicalement constatée, d’exercer temporairement votre activité professionnelle, à la suite d’une maladie ou d’un accident.

Ces indemnités viennent en complément de celles que peut vous verser votre caisse de sécurité sociale. La durée d’indemnisation peut aller jusqu’à 1095 jours d’arrêt de travail, soit 3 ans au maximum.

Le versement de ces Indemnités Journalières s’interrompt notamment lorsque vous reprenez votre activité professionnelle ou si vous partez en retraite.

Cette garantie est en principe modulable, ce qui vous offre la possibilité de déterminer le montant des indemnités qui vous seront versées en cas d’arrêt de travail.

La garantie Invalidité permanente

Lorsque l’accident ou la maladie a entraîné un état d’invalidité permanente partielle ou totale vous empêchant d’exercer partiellement ou totalement votre activité professionnelle, la prestation du contrat Madelin prévoyance prend la forme d’une rente.

Le montant de la rente mensuelle versée dépendra du taux d’invalidité reconnu par l’assureur. Selon les contrats, il est calculé à l’aide d’un barème tenant compte de :

  • L’invalidité fonctionnelle : diminution des capacités physiques et/ou mentales
  • L’invalidité professionnelle : perte totale ou partielle de la possibilité d’exercer un emploi

En dessous d’un certain taux d’invalidité, défini au contrat, la prestation n’est pas versée.

Enfin, en plus de ces garanties, un contrat Madelin prévoyance pourra proposer des garanties complémentaires :

  • Une exonération des cotisations en cas d’arrêt de travail supérieur à un certain temps
  • Une prestation permettant d’aménager le domicile de l’adhérent en cas d’invalidité
  • Des prestations d’aide à domicile ou de garde d’enfant en cas de diagnostic de maladies redoutées (diagnostic d’un cancer, infarctus…)
  • Etc.

A noter qu’en fonction du contrat de prévoyance loi Madelin, le taux d’invalidité peut être calculé de deux façons:

  • soit en prenant en compte l’invalidité fonctionnelle et professionnelle de manière conjointe,
  • soit en se basant uniquement sur l’invalidité professionnelle.

A titre d’exemple, un chirurgien perdant l’usage de sa main sera considéré en invalidité totale sur le plan professionnel, mais pas sur le plan fonctionnel. Le choix de ce mode de calcul a son importance.

 

LA FISCALITÉ DU CONTRAT MADELIN PRÉVOYANCE

Les avantages d’un contrat Madelin

En plus de la couverture qu’il propose, le contrat Madelin prévoyance bénéficie d’une fiscalité intéressante.  Celle-ci vous autorise à déduire vos cotisations d’assurance des bénéfices imposables que vous déclarez au titre de votre activité non salariée. Cette déduction minore vos revenus imposables, ce qui fait mécaniquement baisser votre impôt sur le revenu.

Ce mécanisme de déductibilité n’est pas limité dans le temps. Tant que le contrat d’assurance est en place, vous pouvez l’actionner chaque année durant toute la vie du contrat. Sur la durée, un contrat de prévoyance Madelin peut ouvrir droit a une substantielle économie d’impôts.

Calcul de la déduction fiscale des cotisations

Le montant des cotisations d’assurance qui peut être déduit de vos bénéfices imposables est soumis à un plafond annuel de déductibilité. Celui-ci est fonction de vos revenus professionnels.

Ce plafond d’élève à 3,75 % de vos bénéfices d’activité, auquel s’ajoute une somme égale à 7 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS).

Prenons un exemple concret, basé sur l’hypothèse d’un bénéfice professionnel de 60 000 euros. Le plafond de déductibilité autorisé correspond à 3,75 % de 60 000 €, autrement dit 2 250 euros, auquel s’ajoute 7 % du PASS, soit 3 079 euros (sur la base d’un PASS fixé à 43 992 € en 2023).

Dans cette hypothèse, le plafond de déductibilité autorisé est de 5 329 € (2 250 € + 3 079 €). Jusqu’à concurrence de ce montant, toutes les cotisations versées sur un contrat d’assurance prévoyance Madelin sont déductibles du bénéfice imposable.

Attention toutefois: quelle que soit l’importance des revenus professionnels, le montant des cotisations déductibles ne doit pas excéder 3 % de 8 fois le PASS (soit 10 558 € au titre de l’année 2023). Au delà de cette somme, la fiscalité du contrat Madelin Prévoyance perd son intérêt.

Comment déclarer ses cotisations Madelin prévoyance ?

Pour bénéficier de la déductibilité de vos cotisations d’assurance, vous devez les déclarer lors de votre déclaration d’impôt. En principe, ces cotisations figurent déjà dans le formulaire pré-rempli.

Si tel n’est pas le cas, sachez que l’organisme gestionnaire de votre contrat d’assurance doit vous communiquer, avant le 1er mars de chaque année, leur montant. Il vous revient alors de le reporter dans votre déclaration, en le déduisant de vos bénéfices imposables.

Bon à savoir : Les contrats d’assurance du Crédit Agricole Protection Revenus PRO ESSENTIEL et Protection Revenus PRO OPTIMUM sont éligibles au dispositif fiscal « Madelin ». Vous pouvez déduire de votre bénéfice imposable tout ou partie de vos cotisations dans les limites prévues par la réglementation.

En revanche, sur le plan social, elles devront être réintégrées dans l’assiette des charges sociales du travailleur indépendant. Par ailleurs, les prestations, rentes et indemnités journalières, sont imposables et soumises aux prélèvements sociaux.

 

COMMENT RÉSILIER UN CONTRAT MADELIN PRÉVOYANCE ?

Votre contrat prévoyance loi Madelin n’est plus adapté à votre situation ? Vous souhaitez arrêter le paiement de vos cotisations ? Vous être libre de résilier votre contrat d’assurance. Pour cela il vous suffit de notifier votre décision à l’assureur, avant la date anniversaire du contrat, en respectant le préavis prévu aux conditions générales.

Dans certaines situations, une résiliation anticipée peut être possible, sans devoir tenir compte de la date anniversaire de votre contrat. Ce peut être le cas, par exemple, si votre situation a changé par rapport à celle qui avait été prise en compte au moment de la souscription. Consultez les conditions générales de votre contrat : les cas de résiliation anticipée y sont listés.

Sachez enfin que l’assureur dispose d’une faculté de résiliation. Durant les 2 premières années du contrat, il peut mettre un terme au contrat sans justification. Passé ce délai, il ne peut le faire que pour une raison précise : changement de statut ou de profession, départ à la retraite, cotisations impayées… Ces motifs de résiliation figurent dans les conditions générales de votre contrat.

 

© Thibault Bertrand – Uni-médias – Décembre 2023

Les bons réflexes pour monter votre micro-entreprise

Le statut de micro-entrepreneur s’est largement démocratisé en France depuis 10 ans. Entre les personnes souhaitant modifier leur régime de travailleur indépendant et celles désireuses de quitter une activité salariée pour lancer leur propre entreprise, des centaines de milliers de micro-entreprises sont créées chaque année. Malgré sa popularité, ce statut soulève quelques questions et requiert une organisation précise.

BIEN CHOISIR LA NATURE DE VOTRE ACTIVITÉ

Avant toute chose, vous devez définir de quelle manière vous souhaitez exercer votre activité libérale individuelle. Plusieurs options s’offrent à vous : artisan, commerçant ou profession libérale. Selon votre choix, les plafonds de revenus autorisés (chiffre d’affaires annuel) ne seront pas les mêmes. La définition de votre entreprise et sa nature auront une influence majeure sur votre fiscalité, vos revenus et vos cotisations sociales obligatoires.

IMMATRICULER VOTRE MICRO-ENTREPRISE

Selon votre activité, les procédures légales sont différentes : les commerçants doivent déclarer gratuitement leur micro-entreprise au RCS (Registre des Commerces et des Sociétés) et les artisans au RM (Registre des Métiers). Des dispositions particulières s’appliquent pour les salariés à temps partiel ayant une activité de micro-entrepreneur en parallèle ou les étudiants se lançant dans un projet professionnel à côté de leurs études. Les professions libérales doivent quant à elles déclarer leur activité au Centre de Formalités des Entreprises de l’URSSAF.

CRÉER UN COMPTE BANCAIRE DÉDIÉ

Un micro-entrepreneur est, depuis le 1er janvier 2015, légalement obligé d’avoir un compte bancaire séparé pour son activité professionnelle indépendante. Cet impératif ne devient valable qu’après 1 an d’activité et doit permettre de recevoir le paiement des prestations, ainsi que de payer les charges relatives au statut. En revanche, vous n’êtes alors pas obligé d’ouvrir un compte bancaire dit « professionnel », un compte courant « classique » peut suffire selon vos besoins. Un compte professionnel peut néanmoins vous aider à être identifié en tant que tel et vous permettre d’avoir des conseils ou services spécifiques à votre activité.

SOUSCRIRE À UNE ASSURANCE PROFESSIONNELLE

En tant qu’unique travailleur de sa structure, le micro-entrepreneur est responsable de ses actes au niveau professionnel. Afin de se prémunir contre les risques liés à autrui et à lui-même, le micro-entrepreneur a tout intérêt à être couvert au minimum par une garantie Responsabilité Civile (RC). Il s’agit même d’une obligation légale pour les artisans, bien que les activités de services n’y soient pas tenues. Cette couverture de base vous permet de vous protéger contre les dommages que vous pourriez causer à un tiers, mais pas ceux qui pourraient vous toucher directement. Une assurance multirisque professionnelle répond à cette problématique en vous indemnisant selon les situations garanties par le contrat.

 

EFFECTUER UNE DÉCLARATION D’INSAISISSABILITÉ

Étant financièrement responsable de la pérennité de votre activité, vous engagez automatiquement votre patrimoine personnel en travaillant sous le statut de micro-entrepreneur. Si la loi Macron du 6 août 2015 permettait déjà de protéger votre résidence principale contre les actions des créanciers, ce n’était pas le cas de vos autres propriétés immobilières. La déclaration d’insaisissabilité, faite sous acte notarié, permet alors de sécuriser également tous les biens immobiliers à usage non-professionnel, qu’ils appartiennent au travailleur indépendant, aux époux, ou soient placés en indivision.

OPTER POUR LE VERSEMENT LIBÉRATOIRE DE L’IMPÔT SUR LE REVENU

Le prélèvement libératoire de l’impôt sur le revenu consiste à vous acquitter directement de vos obligations fiscales en même temps que vos cotisations sociales dans un régime de micro-entreprise. Vous pouvez opter pour cette possibilité via votre espace personnel. Il vous est également possible de privilégier le prélèvement à la source via un acompte, qui donne lieu au paiement mensuel ou trimestriel de l’impôt directement depuis votre compte bancaire, par prélèvement automatique.

ÉTUDIER VOTRE COUVERTURE SOCIALE AVEC ATTENTION

Le régime de micro-entrepreneur vous permet de bénéficier d’une couverture sociale précise, au même titre que les salariés. Ce droit est ouvert à partir du moment où vous payez des cotisations mensuelles ou trimestrielles, calculées sur votre chiffre d’affaires (et non pas sur votre bénéfice). Pourtant, la protection octroyée reste bien souvent insuffisante au regard des risques potentiels. Un arrêt de travail suppose par exemple l’arrêt de l’activité de votre micro-entreprise, donc celui de la perception des revenus. Pensez à bien étudier vos droits, et n’hésitez pas à opter pour des contrats complémentaires (retraite, santé, chômage ou prévoyance) si le besoin s’en fait sentir.

 

SE PROTÉGER CONTRE LE SALARIAT DÉGUISÉ

La démocratisation massive du statut de micro-entrepreneur ces dernières années n’est pas uniquement due à un intérêt croissant pour l’entrepreneuriat. Certaines entreprises peuvent favoriser l’embauche sous ce régime, pour ne pas payer de charges sociales et pour simplifier leur gestion administrative, au risque de confondre salariat et micro-entreprise. Assimilé à du travail dissimulé, ce délit est fortement puni par la loi, mais seules les entreprises seront sanctionnées et non le micro-entrepreneur. Plusieurs conditions permettent d’identifier un salariat déguisé, comme l’existence d’un unique client, d’un lien de subordination et d’horaires précis.

CHOISIR LE DISPOSITIF ACRE

Dispositif gouvernemental destiné à aider les nouveaux micro-entrepreneurs, l’ACRE (Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprise) permet de bénéficier d’une exonération partielle de cotisations sociales durant la première année d’exercice. Fixé à hauteur de 50 %, cet abattement a pour objectif d’alléger les charges sociales qui pèsent sur les nouvelles micro-entreprises pendant la période de lancement d’activité, laquelle implique bien souvent des dépenses plus importantes que les recettes. Ces dispositions seront applicables pour l’ACRE dès le 1er janvier 2020 dans le cadre de la nouvelle loi de finances.

CONSERVER TOUS LES DOCUMENTS LÉGAUX

Les procédures simplifiées de création et d’imposition de la micro-entreprise ne vous dispensent pas de tenir une gestion impeccable. La tenue d’un livre de recettes fait notamment partie des obligations légales. Ce document retrace toutes les recettes encaissées au cours de l’année, avec le détail des factures (montant, numéro, provenance, mode de règlement…). Toutes les factures doivent également être conservées pendant une durée de 10 ans pour pouvoir être présentées en cas de contrôle fiscal. Si la gestion d’une micro-entreprise est très simplifiée et ne nécessite pas le mandat d’un expert-comptable, certaines obligations restent donc à votre charge.

 

FAQ – CRÉER SA MICRO-ENTREPRISE

Quelle est la différence entre micro-entreprise et auto-entreprise ?

Il n’y en a pas, ces deux termes désignent la même chose. Le régime de l’auto-entreprise et de la micro-entreprise ont fusionné en 2016. Désormais, le seul terme qui ait cours sur le plan légal est celui de micro-entreprise. C’est d’ailleurs la dénomination qui figure sur l’ensemble des documents administratifs de création et de gestion. Néanmoins, par la force de l’habitude, le terme d’auto-entreprise ou d’auto-entrepreneur est encore parfois utilisé.

Quel est le coût pour créer une micro-entreprise ?

Il peut être très variable d’un créateur à l’autre. Certes, les formalités de création sont gratuites, mais il y a souvent d’autres dépenses à engager. Si l’activité choisie nécessite l’achat de machines spécifiques, l’acquisition d’un véhicule utilitaire et la location d’un local technique, le coût de lancement sera bien plus élevé que si l’on exerce une activité nécessitant un faible investissement de départ (des cours de langue étrangère à domicile par exemple). Même si la création d’une micro-entreprise reste le choix le plus économique comparé aux autres formes de statut, tout est affaire de cas.

Peut-on créer sa micro-entreprise en ligne ?

Oui, c’est même aujourd’hui la seule façon de procéder aux formalités de création d’une micro-entreprise. Pas besoin par conséquent de se déplacer dans un centre de formalités des entreprises avec sa liasse de documents. Il suffit de disposer d’une connexion internet et de se connecter sur le guichet unique formalites.entreprises.gouv.fr pour effectuer l’ensemble du processus d’immatriculation. Pour déclarer votre entreprise, vous aurez besoin d’un certain nombre de documents (pièce d’identité, justificatif de domicile, déclaration sur l’honneur de non condamnation, etc.). Pensez à les rassembler au préalable.

La création d’une micro-entreprise est-elle compatible avec le chômage ?

Il est possible de créer une micro-entreprise tout en étant inscrit à Pôle Emploi et en continuant à percevoir des allocations chômage. Ce filet de sécurité permet de se mettre à son compte en ayant la garantie de disposer d’un minimum de ressources dans le cas où l’on dégagerait un faible revenu d’activité au départ. Si vous êtes demandeur d’emploi indemnisé, vous pouvez aussi demander à percevoir une partie de vos allocations chômage sous la forme d’un capital de départ pour le lancement de votre entreprise. Ce dispositif, baptisé ARCE (aide à la reprise ou à la création d’entreprise) peut être un bon choix si vous devez financer des investissements au départ. Notez que c’est à vous de le demander.

Peut-on créer sa micro-entreprise en étant salarié ?

Il est possible de cumuler un emploi salarié avec la création d’une micro-entreprise. Pour cela, il faut respecter plusieurs conditions. La première est de ne pas concurrencer votre employeur avec votre activité de micro-entrepreneur. En tant que salarié, vous êtes tenu à un devoir de loyauté. Il faut aussi vérifier que votre contrat de travail vous autorise à exercer une activité indépendante : il peut contenir une clause d’exclusivité. Si vous êtes fonctionnaire, vous devez obtenir au préalable l’accord de votre hiérarchie. Bien sûr, ce « cumul » d’activités nécessite de tracer une frontière claire entre elles pour ne pas que votre activité indépendante empiète sur votre travail salarié.

De quelles aides pour créer sa micro-entreprise ?

Les créateurs de micro-entreprises sont éligibles sous conditions, à plusieurs dispositifs d’aide. L’Aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise (ACRE) permet de bénéficier d’une exonération partielle de cotisations sociales durant la première année d’activité. Elle est accordée aux jeunes créateurs, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires de minima sociaux. La prime d’activité, accessible aux créateurs de micro-entreprise, a vocation à compléter les ressources des travailleurs modestes. De leur côté, les créateurs en situation de handicap peuvent obtenir une aide financière au démarrage auprès de l’AGEFIPH. Il existe d’autres dispositifs. Il est utile de s’informer sur ceux auquel on est éligible pour ne pas passer à côté.

Combien de temps pour créer une micro-entreprise ?

Le délai de création d’une micro-entreprise est somme toute relativement court. A partir du moment où l’on effectue sa déclaration d’immatriculation, il faut tabler sur un délai moyen d’environ 2 semaines avant de pouvoir démarrer son activité. Une fois votre immatriculation prise en compte, vous recevez un récépissé, qui vous permet d’accomplir vos premières démarches (souscription d’une assurance, d’un bail). Vous obtenez ensuite votre numéro de SIRET sous un délai 8 à 15 jours. Ce numéro d’identification, qui donne une existence légale à votre entreprise, vous permet de facturer et d’encaisser vos prestations. Enfin, votre affiliation à l’Urssaf en tant que travailleur indépendant, qui vous ouvre droit à une couverture sociale, intervient sous un délai de 4 à 6 semaines.

© Thibault Bertrand – Uni-médias – octobre 2023

Professionnels : Êtes-vous bien assuré contre les catastrophes naturelles ?

Tempête, inondation, grêle… Avec le réchauffement climatique, la fréquence et la gravité des événements climatiques augmente. Compte tenu de l’ampleur du préjudice potentiel, mieux vaut ne pas éluder le risque.

Pourquoi faut-il s’assurer contre les catastrophes naturelles ?

Les aléas climatiques représentent un risque en apparence diffus mais qui s’avère pourtant réel. On pense souvent – et parfois rétrospectivement à tort – que les catastrophes naturelles ont peu de chance de nous affecter. Or l’actualité quotidienne montre que ce genre d’évènement peut survenir à tout moment, en tout lieu, et engendrer des dégâts considérables.

Ces dommages peuvent être provoqués par :

  • la tempête ;
  • la grêle ;
  • une inondation ;
  • la sécheresse ;
  • un séisme ;
  • une submersion marine, etc.

Les conséquences de ces événements peuvent être très dommageables pour un professionnel. Au-delà du préjudice immédiat, ce type de sinistre peut affecter la poursuite même de l’exploitation en rendant impropres à leur usage les locaux, l’outil de production, les véhicules de l’entreprise.

C’est pourquoi il convient de ne pas sous-estimer le risque et ses conséquences. Pour se protéger, il est fortement conseillé de souscrire une assurance. En cas de sinistre, celle-ci permet d’indemniser le préjudice subi et de sécuriser la poursuite de l’activité.

Quelle assurance souscrire pour être couvert en cas de catastrophe naturelle ?

Pour être couvert contre ce type de risque, il convient d’opter pour une assurance multirisque professionnelle comportant une garantie « dommages ». Cette dernière couvre les dommages résultant des événements climatiques. Généralement, elle est incluse au contrat. Il est important de s’assurer qu’elle y figure bien.

Cette couverture d’assurance comporte des plafonds d’indemnisation conséquents. Elle répond donc à la plupart des besoins. Si l’on dispose d’un patrimoine professionnel important à assurer, il est bien sûr possible d’envisager avec son assureur des niveaux de garantie plus élevés.

Comme tout contrat d’assurance, la garantie « dommages » comporte des franchises. En cas de sinistre, celles-ci viennent en déduction du montant de l’indemnisation. Leur montant peut varier d’un contrat à l’autre.

Concernant les véhicules de l’entreprise, il y a lieu là aussi de souscrire un contrat d’assurance comportant une garantie « dommages » si l’on veut être bien protégé. À défaut, et notamment si le véhicule est assuré au tiers simple, l’assurance ne pourra pas jouer.

Tous les préjudices liés aux aléas climatiques sont-ils indemnisés ?

Non. Alors que les dommages résultant de certains événements climatiques sont automatiquement pris en charge, d’autres peuvent l’être mais sous condition.

Si les dommages résultant d’une tempête, par exemple, sont systématiquement couverts par la garantie « dommages » des contrats d’assurance multirisque professionnelle, ce n’est pas le cas lorsque le préjudice résulte d’un séisme ou d’un cyclone.

Dans ce cas, l’indemnisation est soumise à la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle par les pouvoirs publics. Lorsque cette reconnaissance intervient, les assureurs sont tenus d’indemniser les professionnels disposant d’une garantie « dommages ».

Au moment de la souscription du contrat, il convient donc de bien s’informer sur les aléas climatiques qui sont pris en compte d’office et ceux dont l’indemnisation est soumise à un arrêté reconnaissant l’état de catastrophe naturelle. Le même réflexe vaut pour l’assurance des véhicules de l’entreprise.

 

© Thibault Bertrand –  Uni-médias – Septembre 2023

Des aides pour financer la reprise des entreprises

Racheter un commerce, une entreprise artisanale ou de services requiert des fonds propres en principe plus importants que pour une création d’entreprise. Des aides à la reprise d’entreprise existent. Elles peuvent faciliter la concrétisation de votre projet. Tour d’horizon des dispositifs en place.

Vous avez un projet de reprise d’entreprise et vous vous lancez dans la recherche de financements pour le concrétiser ? Au-delà de votre apport personnel, de ceux de vos éventuels associés et des concours bancaires que vous solliciterez, sachez qu’il existe de nombreuses aides pour ce type de projet.

Ces soutiens sont de différente nature. Ce peut être :

  • Des aides financières. Elles ne vous coûtent rien et complètent vos autres sources de financement ;
  • des prêts d’honneur. Ils sont accordés à taux zéro, donc sans intérêt, ce qui diminue d’autant vos charges de remboursement ;
  • Des dispositifs de garantie. Ils se substituent à votre caution personnelle auprès des établissements prêteurs, ce qui peut favoriser l’octroi d’un prêt bancaire.
  • Des exonérations de charges sociales. Elles vous font économiser de la trésorerie, qui peut être mobilisée pour financer d’autres dépenses plus productives.

Entre les dispositifs diffusés au plan national et la myriade d’aides proposées au plan local, l’offre est abondante. Il y a de bonnes chances que vous soyez éligible à l’un ou l’autre de ces soutiens.

Par ailleurs, n’oubliez pas que de nombreux acteurs peuvent vous apporter leur appui sous forme de conseil ou d’accompagnement : CCI, Chambres de métiers, réseaux d’accompagnement à la création et à la reprise d’entreprise, agences de développement local. Solliciter ces interlocuteurs conforte vos chances de succès.

L’AIDE À LA REPRISE ET LA CRÉATION D’ENTREPRISE (ARCE)

L’ARCE est une aide financière à la reprise d’entreprise qui s’adresse aux demandeurs d’emploi percevant l’allocation d’aide au retour à l’emploi. Elle permet de percevoir le reliquat de ses droits aux allocations chômage sous forme d’un capital de départ, plutôt que sous la forme d’une allocation versée chaque mois.

Si vous y êtes éligible, cette aide vous offre la possibilité de percevoir 60 % de vos droits restants en capital (45 % si votre licenciement est antérieur au 30 juin 2023). Ce montant est versé en deux fois. Une première moitié au moment de la reprise de l’entreprise, une deuxième 6 mois plus tard. Notez que le premier versement de l’aide intervient après la reprise : il ne peut donc pas financer l’opération de rachat. Par contre, il peut vous permettre d’investir ou de renforcer votre trésorerie.

Si vous souhaitez bénéficier de cette aide, il vous suffit d’adresser une demande d’ARCE à Pôle Emploi avec un justificatif attestant de la reprise de l’entreprise (extrait K-Bis).

Au cas où votre entreprise serait déclarée ultérieurement en cessation de paiement, sachez que vous pourrez alors percevoir le reliquat des droits non libérés sous forme de capital (soit 40 %). Il vous sera restitué sous la forme d’une allocation mensuelle. Ce versement peut intervenir dans un délai de 3 ans après l’ouverture de vos droits.

 

L’AIDE À LA CRÉATION ET LA REPRISE D’ENTREPRISE (ACRE)

L’ACRE (à ne pas confondre avec l’ARCE !) est une exonération temporaire de cotisations sociales au bénéfice du repreneur d’entreprise. Elle vous permet d’économiser le coût de vos charges sociales, qui pèsent lourdement au démarrage de l’activité et d’économiser la trésorerie de votre entreprise, à un moment où celle-ci mérite d’être prioritairement orientée vers des dépenses productives.

L’exonération de cotisations s’applique durant 12 mois à compter de la date de la reprise. Elle est plus ou moins importante selon vos revenus :

  • lorsque ceux-ci sont inférieurs à 75 % du plafond annuel de la sécurité sociale (PASS), l’exonération est totale ;
  • entre 75 et 100 % du PASS, l’exonération est dégressive ;
  • Au-delà de 100 % du PASS, l’exonération est nulle.

Les cotisations concernées sont celles d’assurance maladie, de maternité, de retraite de base, de vieillesse, d’invalidité, de décès et d’allocations familiales. Les cotisations relevant de la retraite complémentaire, de la formation professionnelle ainsi que la CSG-CRDS restent à votre charge.

Dans le cas ou votre projet de reprise porte sur une société, le bénéfice de l’ACRE est conditionné au contrôle effectif de l’entreprise. Vous devez donc détenir une certaine part du capital, à titre personnel ou avec vos ayants-droit (conjoint, enfants). Ces parts doivent être conservées durant un délai de 2 ans.

L’octroi de l’ACRE ne nécessite pas de démarche particulière. Dès lors que vous reprenez en société ou en entreprise individuelle (hors micro-entreprise), l’aide vous est accordée d’office. Il vous est d’ailleurs possible de la solliciter de nouveau, à l’issue d’un délai de 3 ans, pour un autre projet de reprise ou de création d’entreprise.

Les micro-entrepreneurs sont-ils éligibles à l’ACRE ?

Si vous reprenez une affaire en vous immatriculant sous le régime de la micro-entreprise, sachez que vous êtes également éligible à l’ACRE, mais selon des modalités différentes. Pour le coup, l’exonération de cotisations sociales est de 50 % et sa durée peut être plus courte. En effet, l’exonération n’est plus accordée pour une période de 12 mois pleins, mais seulement jusqu’à la fin du 3e trimestre civil suivant la date de la reprise. Pour profiter au maximum de l’exonération, il y a donc tout intérêt à effectuer sa demande au début d’un trimestre civil (janvier, avril, juillet ou octobre).

Si aucune condition de revenus n’est fixée pour bénéficier de l’ACRE en micro-entreprise, il faut en revanche faire partie des publics éligibles. Sont notamment concernés les demandeurs d’emploi, les allocataires du RSA, les jeunes de 18 à 25 ans et les repreneurs des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Dernier point à retenir : en micro-entreprise, l’obtention de l’ACRE n’est pas automatique. Vous devez en faire la demande.

Pour racheter une entreprise ou un fonds de commerce, il faut non seulement trouver une cible attractive et bien préparer son business plan, mais aussi rassembler les fonds nécessaires à l’opération. Sachant que les dossiers les plus recherchés sont souvent les plus chers, toutes les pistes permettant de boucler le financement de l’opération doivent être activées. Outre celle de l’apport personnel et des financements bancaires, deux autres méritent d’être mises à profit. D’une part, celle des prêts d’honneur qui sont accordés aux repreneurs par certains réseaux d’accompagnement à la création-reprise d’entreprise. D’autre part, celle des dispositifs de garantie qui augmentent les chances de décrocher un prêt bancaire, en réduisant l’exposition au risque du prêteur.

LES PRÊTS D’HONNEUR

Les prêts d’honneur sont des prêts qui sont accordés à titre personnel aux créateurs et repreneurs d’entreprise. Leur montant varie entre 3 000 et 90 000 € selon l’organisme prêteur. Comparés à un prêt classique, ils possèdent plusieurs avantages. D’abord, ils sont sans caution ni garantie. Vous conservez ainsi votre capacité à apporter votre garantie personnelle à d’autres prêteurs. Ensuite, ce sont des prêts à taux zéro. Comparé à un prêt classique, dont le taux fluctue en fonction de l’inflation, ils limitent d’autant vos charges de remboursement.

Ces prêts sont accordés de manière sélective, sur dossier et après présentation du projet devant un jury composé d’experts de la création-reprise d’entreprise et d’entrepreneurs. Il est donc important de bien travailler le montage de votre projet et sa présentation.

Ces prêts sont toujours conditionnés à l’obtention d’un financement bancaire classique, dont le rôle est de compléter votre financement. De ce point de vue, le prêt d’honneur facilite souvent les choses. Compte tenu de son caractère sélectif, il constitue un signe de crédibilité pour les autres financeurs. Obtenir un accord de principe pour un prêt d’honneur contribue ainsi à améliorer l’image de votre projet et peut aider votre conseiller bancaire à vous accompagner.

Qui accorde des prêts d’honneur ?

Plusieurs organismes accordent des prêts d’honneur aux repreneurs. Deux réseaux d’aide et d’accompagnement à la création et la reprise d’entreprise sont particulièrement actifs sur ce terrain : Initiative France et Réseau Entreprendre. Un troisième, l’Adie (Association pour le droit à l’initiative économique), octroie des prêts d’honneur solidaires. Il s’adresse à un public plus ciblé : demandeurs d’emploi, bénéficiaire du RSA, étudiants. A noter que l’octroi d’un prêt d’honneur va en principe de pair avec un accompagnement : celui-ci est gratuit et constitue un atout supplémentaire pour la réussite de votre projet.

 

LES GARANTIES FINANCIÈRES POUR REPRENDRE UNE ENTREPRISE

Les garanties financières sont des dispositifs d’aide qui font office de caution vis-à-vis des banques. En cas de défaillance de l’emprunteur, elles couvrent une partie de la perte subie par l’établissement prêteur. En opérant ce partage des risques, elles peuvent sécuriser les banques dans le cadre d’un projet de reprise et favoriser l’octroi d’un financement.

Selon le cas, ces garanties peuvent couvrir jusqu’à 50 %, 70 % voire 80 % du montant que vous empruntez auprès de votre banque. C’est autant de cautions personnelles en moins à apporter. En contrepartie, l’organisme qui se porte garant prélève une commission dont l’objet est d’alimenter un fonds de réserve. Son montant est généralement compris entre 1 et 3 % du financement garanti.

Plusieurs organismes peuvent vous accorder des garanties d’emprunts bancaires dans le cadre d’un projet de reprise. La plupart d’entre eux ont signé des conventions avec les banques. N’hésitez pas à interroger votre conseiller de clientèle sur la disponibilité de ce type de dispositif.

Les principaux organismes de garantie sont :

  • Bpifrance. La banque publique d’investissement, dont le rôle est de soutenir le financement des professionnels, des petites et moyennes entreprises et des grandes entreprises, accorde des garanties aux repreneurs pouvant aller jusqu’à 50 % du montant emprunté.>
  • France Active. Ce réseau d’envergure nationale propose plusieurs dispositifs de garanties aux repreneurs ayant des projets créateurs d’emplois ou d’utilité sociale. Ces dispositifs peuvent garantir jusqu’à 80 % du financement d’une reprise de fonds de commerce ou de société.
  • Les sociétés de caution mutuelle (SCM). Ces structures de financement, qui fonctionnent sur le mode coopératif, interviennent généralement sur un secteur d’activité donné : le commerce de proximité ou les activités culturelles par exemple. Parmi les plus actives, la Siagi, intervient dans les domaines de l’artisanat, du commerce et des services. Elle peut garantir jusqu’à 50 % des investissements dévolus à une reprise d’entreprise.

 

LES AIDES LOCALES

Outre les dispositifs d’aide publique et privée bénéficiant d’une diffusion nationale, tels que l’ACRE et l’ARCE, il y a tout intérêt à activer en parallèle la piste des aides locales.

Les régions, les départements et les collectivités locales soutiennent aussi les entrepreneurs. La reprise d’entreprise figure en bonne place parmi leurs priorités et elles mettent à disposition des porteurs de projet une offre de soutien consistante : aide financières, prêts d’honneur, dispositifs de garantie…

Pour identifier les dispositifs susceptibles de vous concerner, sachez qu’il existe une base de données publique recensant l’ensemble des aides locales et nationales à la création et la reprise d’entreprise : aides-entreprises.fr.

 

BON À SAVOIR

Le Conseiller Pro du Crédit Agricole est à vos côtés pour vous aider à monter votre projet, et pourra vous accompagner à chaque étape : de la création / reprise d’entreprise, à la gestion de votre trésorerie, à la protection de votre entreprise. N’hésitez pas à le rencontrer.

Découvrez toutes nos vidéos conseils autour de la thématique de la création d’entreprise sur notre chaine YouTube : le business plan, les aides, se faire connaître, monter un dossier de financement…

© Thibault Bertrand – Uni-médias – Novembre 2023