Supercoop: ici le client est coopérateur

Supercoop synthétise les avantages du supermarché et de l’AMAP* , avec des clients coopérateurs et acteurs du fonctionnement et des décisions. Leur objectif affiche 80% de bio, local et équitable, avec des prix 20% moins cher qu’ailleurs à marque et qualité égale.

Supercoop ressemble à une utopie. Mais ce supermarché coopératif et bio est bien réel. Installé à Bordeaux, il a été créé à Bègles il y a moins de deux ans, à l’initiative de Anne Monloubou, inspirée par la « Park Slope Food Coop », qui fonctionne à New-York depuis déjà plus de 40 ans.

Le principe paraît simple, mais il fallait y penser et surtout le mettre en œuvre : à Supercoop, vous êtes à la fois copropriétaire, acheteur, responsable de rayon, caissier et client, vous décidez des produits en rayon, et vous réalisez une économie de 20% sur votre panier moyen, à qualité égale par rapport aux autres magasins !

Pour devenir client, il suffit d’acquérir 10 parts de la coopérative, à 10 € chacune, et d’assurer 3 heures de service toutes les 4 semaines. Et pour une vraie solidarité, les titulaires de minimas sociaux et les étudiants peuvent adhérer pour seulement 10 €. « Tout le monde met la main à la pâte plutôt qu’au porte-monnaie » résume Maud, une administratrice. Deux salariés suffisent à assurer la continuité, et il n’y a pas de dividendes à distribuer aux actionnaires. Quant au taux de marge, il est fixe, à 20% sur tous les produits.

Ethique, bio et local

« Nous avons une pratique équitable vis-à-vis des producteurs qui pour beaucoup sont des fournisseurs d’AMAP. Nous visons au mieux le bio et le local. A part quelques produits exotiques d’hiver, pour les fruits et légumes à 99 % bio, nous allons à 150 kms maximum. Pour le reste, nous pouvons aller dans l’ensemble de la Nouvelle-Aquitaine » assure Jean-Paul, un autre administrateur. « Au niveau de notre offre, nous essayons de répondre aux demandes de tous nos adhérents : produits d’épicerie, vrac, gamme d’hygiène, fruits et légumes, viande sous vide, poisson, œufs, vins… Nous avons  2000 références en rayon, et nous visons les 3 000 » précise-t-il.

1 200 coopérateurs

Les consomm’acteurs sont au rendez-vous, avec un coup d’accélérateur depuis le déménagement en mai 2018 de Bègles à Bordeaux, avec un local un peu plus grand. « Nous comptons environ 1000 coopérateurs en janvier 2019, avec un objectif de 1200 », se félicite Jean-Paul Taillardas. Et ceux-ci montrent une vraie mixité sociale : on y rencontre aussi bien des ouvriers, des enseignants, des cadres supérieurs, que des chômeurs, des médecins, des étudiants ou des commerciaux… Des réunions de présentation sont organisées sur place plusieurs fois par mois, pour permettre la découverte et susciter de nouvelles adhésions.

(*) : Association pour le maintien d’une agriculture paysanne.

www.supercoop.fr

One Artisan déniche pour vous le bon professionnel

Une salle d’eau à rénover, une façade à ravaler ou un immeuble à carreler, parfois trouver la bonne société ou l’artisan qui correspondra à vos attentes est un vrai chantier. One Artisan, site web et entreprise girondine partenaire du Crédit Agricole Aquitaine, met en relation les professionnels du bâtiment avec les particuliers.

« Adhérer chez nous est gratuit pour l’artisan et lui permet de profiter de notre réseau, en échange, on prend une part du chiffre d’affaires sur le chantier. Il ne perd plus son temps à prospecter, on le fait pour lui », détaille le directeur général de One Artisan Jérémy Meyssonnier. Fondée en 2014, l’entreprise bordelaise compte une centaine « d’artisans partenaires » avec lesquels elle travaille plus ou moins régulièrement. One Artisan s’adapte à l’activité et à l’emploi du temps de ses adhérents : « Si un artisan me dit qu’il est débordé, on réduira l’envoie de contacts le temps qu’il retrouve un rythme normal », explique Jérémy Meyssonnier.

Même les chats ont leur porte d’entrée

Carreleur, charpentier, plombier, peintre, rénovation générale ou encore menuiserie extérieure, la liste des compétences proposées par les sociétés membres de One Artisan est longue comme le bras. Peu importe la taille du chantier, le particulier trouvera forcément chaussure à son pied. Le directeur général raconte d’ailleurs une anecdote : « En deux semaines, on a changé deux chatières puis on s’est occupé d’un chantier de plus de 80.000 euros, c’est très variable selon la demande du particulier. »
Un particulier qui notera l’artisan à la fin des travaux, note conservée ou non par One Artisan mais qui ne sera jamais rendue publique afin de ne pas porter préjudice aux adhérents. L’entreprise tient aussi à son rôle d’intermédiaire et « ne donne pas le nom de [ses] artisans dès les premiers contacts, on vérifie que la demande du client est en adéquation avec ce que propose notre professionnel », précise Jérémy Meyssonnier. One Artisan s’engage à fournir au maximum trois devis selon la taille du chantier. « La concurrence est contrôlée, le particulier a le choix entre un, deux ou trois sociétés maximum », assène le directeur général. En cas de doute ou de critique, un médiateur se rendra sur place. Mais attention, si votre chat a grossi et ne passe plus par la chatière, One Artisan ne pourra rien y faire.

www.one-artisan-gironde.fr

 

Métiers du conseil: comment s’adapter à l’intelligence artificielle

Pierre Gramage, vice-bâtonnier de l’ordre des avocats de Bordeaux, et Alexandre Salas-Gordo, président de l’ordre des experts-comptables d’Aquitaine, évoquent les évolutions de leur métier liées à l’intelligence artificielle. Déjà présente dans notre quotidien selon eux, elle n’est que le reflet de ce que veut en faire l’homme : elle peut améliorer le quotidien, notamment dans la recherche documentaire et le traitement automatisé des données.

Plus un service se vulgarise, plus il perd de sa valeur, il faut alors soit l’industrialiser pour gagner en volume, soit faire du sur mesure. Voici le constat tiré par Pierre Gramage : « Nous, les avocats, on s’adapte à l’intelligence artificielle. Une partie d’entre nous la refuse aussi c’est vrai mais l’idée est de gagner en efficience sans que l’humain ne disparaisse. » Concrètement, être plus juste, plus pointu dans la réponse donnée à une problématique de justice. Grâce à des logiciels ou à des algorithmes, l’avocat va plus vite dans sa recherche documentaire plutôt que d’ouvrir un nombre conséquent de livres. C’est aussi autant d’heures en moins à facturer pour le client. Même son de cloche pour Alexandre Salas-Gordo pour qui « refuser la révolution numérique reviendrait à être submergé par ses mauvais côtés uniquement. »

Des logiciels qui transforment le quotidien des professionnels

Parmi les logiciels créés, celui par les éditions Lefebvre chiffre, au vu de la jurisprudence, les chances de gagner un procès. « Si j’ai des chances assez faibles, je serais plus enclin à négocier à l’amiable. Où est l’utilité d’une procédure longue si c’est pour perdre à la fin ? » s’interroge Pierre Gramage. Pour les experts-comptables, le gain de temps du tra itement automatisé des données leur permet de les analyser plus en profondeur et de conseiller précisément les entreprises. Autre enjeu pour les années futures, « être la courroie de transmission qui fiabilise et sécurise ce flux de données entre le client, l’administration fiscale et les banques » précise Alexandre Salas-Gordo. C’est d’ailleurs le thème du prochain congrès national en 2019 à Paris des experts-comptables : « l’expert-comptable au cœur des flux de données. »

Garder le contrôle sur ces nouvelles technologies…

Autre outil, un algorithme détecte lors d’une revue d’un contrat ce qui est contraire à la loi ou les redondances. Là où le bât blesse, de l’aveu même du vice-bâtonnier, c’est concernant la justice prédictive ou prévisionnelle. Le calcul portant sur la fréquence des décisions des tribunaux devrait permettre de dégager des algorithmes mesurant les risques d’une procédure. Quantifier le risque juridique permettrait de désengorger les juridictions et un traitement de masse des dossiers libérant les professionnels de la réalisation de tâches bien trop souvent répétitives. « Elle est controversée, selon comment la machine est programmée, cela peut être dangereux. Il y a aussi un risque de nivellement des décisions. Un juge peut aller voir les décisions des autres et se calquer dessus, il y a moins de créativité. »

Et prendre du recul sur ces nouvelles technologies

L’homme reste le maître de la machine, « il faut remettre l’intelligence artificielle à sa place » assène Pierre Gramage. « Il y a peu d’impact en justice sauf pour la recherche documentaire. » Du côté des experts-comptables, Alexandre Salas-Gordo constate que les réflexes « d’il y a cinq ans où l’on se protégeait de l’intelligence artificielle s’atténuent. Il y a de moins en moins de récalcitrants. » Il reconnaît que sur les 120.000 collaborateurs de sa corporation, « un tiers ou la moitié peuvent voir leur emploi potentiellement menacé » mais rappelle aussi tout l’enjeu de « se former aux nouveaux outils pour s’en servir. » L’intelligence humaine prévaudra toujours sur celle artificielle.