Une nouvelle plateforme en ligne pour la création d’entreprise

Dédiée à la création d’entreprise, la plateforme jesuisentrepreneur.fr du Crédit Agricole regroupe un ensemble de services en ligne pour guider les entrepreneurs dans leurs projets. Cette initiative montre l’ambition de la banque coopérative, qui entend renforcer son positionnement auprès des professionnels et startups.

C’est officiel : depuis le 19 septembre dernier, le Crédit Agricole a lancé la plateforme en ligne jesuisentrepreneur.fr. Portée par la Fabrique by CA (1), cette plateforme digitale gratuite s’adresse aux créateurs d’entreprise (startups, artisans, professionnels, PME), clients ou non de la banque, quels que soient le secteur d’activité ou l’implantation en France. Grâce à ce nouvel outil, le Crédit Agricole – leader sur le marché professionnel – entend devenir incontournable sur la création d’entreprise. Un marché très dynamique, avec près de 700 000 entreprises créées en 2018 (+17% vs 2017) !

Du business plan au dépôt de statut
Concrètement, cette plateforme interactive accompagne les porteurs de projet pas à pas, de l’établissement du business plan à l’analyse de la concurrence, selon un périmètre géographique donné. En quelques clics, l’entrepreneur peut aussi simuler ses coûts d’implantation grâce aux cartes interactives. Le tableau de bord donne également de précieux indicateurs financiers (compte de résultats, bilan, trésorerie, etc.) et calcule les besoins en financement.
Grâce à un partenariat avec la startup Captain Contrat, les futurs entrepreneurs peuvent même réaliser leurs démarches d’immatriculation et déposer leurs statuts en ligne (service payant).

3.000 créateurs séduits
D’abord testée dans 3 caisses régionales (Centre-Est, Centre Ouest et Provence Côte d’Azur), la plateforme est désormais accessible dans 30 Caisses régionales, dont le Crédit Agricole Aquitaine. En France ce service a déjà séduit 3.000 créateurs, et la Banque coopérative compte bien attirer de nouveaux clients, les utilisateurs du service pouvant contacter à tout moment un Conseiller Crédit Agricole, pour leurs démarches : ouverture de compte, financement…
(1) : le startup studio du Crédit Agricole

« Comment faire du commerce, vendre un produit, dans un monde transformé par le numérique ? »

David Eymé, Directeur-Associé de Kaizen Marketing et Vice-Président de Digital Aquitaine représentant le Club Commerce Connecté délivre les grands enseignements de l’expérimentation, « Connecte un commerçant », menée auprès de plusieurs entreprises de proximité du Bouscat. Un livre blanc vient de paraître sur le sujet.

Quelles sont les missions du Club Commerce Connecté ?

David Eymé : Le Club Commerce Connecté réunit des entreprises de la grande distribution, des e-commerçants, des commerçants et des chercheurs, notamment en sciences humaines. L’objectif de ce réseau ? Gagner en visibilité individuelle et collective, partager des expériences et inventer ensemble de nouvelles solutions et les tester. Actuellement nous avons plus de 100 adhérents, dont des grands groupes comme Cdiscount, Beauty Success ou encore Solocal (anciennement Pages Jaunes), mais aussi des établissements de vente directe comme le fabricant de luminaires Corep.

Comment accompagnez-vous les adhérents ?

D.E : Nous organisons 4 conférences thématiques par an ainsi que plusieurs ateliers orientés sur l’expérience client et usages en magasin. Des chercheurs en sciences humaines présentent leurs études aux membres, de façon simple et pédagogique. Récemment, nous avons eu l’occasion d’échanger sur « la valeur d’un Like sur les réseaux sociaux ». Dans la salle, nombre de personnes se demandaient comment les rentabiliser. Dans les faits, un Like n’a aucune valeur d’un point de vue commercial. En revanche, la visibilité et le marketing fonctionnent très bien grâce aux partages. Autre exemple : des chercheurs ont étudié le comportement des clients déambulant en magasin, le nez rivé sur leur portable. A première vue, cette attitude semble catastrophique pour les commerçants. Et pourtant, les études sociologiques prouvent qu’un client distrait sur son smartphone prêtera moins d’attention à ses dépenses. Résultat : son panier moyen augmentera !

Quelles sont les attentes des commerçants ?

D.E : Les pratiques commerciales évoluent avec les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle. La question qui revient souvent concerne le mobile. Comment être efficace et visible sur smartphone ? Quelles sont les actions à mener ? Nous nous appuyons sur les données clients pour définir leurs attentes, les achats « coup de cœur », le produit le plus cliqué, l’horaire le plus adéquat pour faire ses achats… On peut aussi mettre en relation les commerçants avec nos partenaires, pour développer un algorithme de ventes sur un site web, par exemple…

Quel est le bilan de l’expérimentation « Connecte un commerçant » ?

D.E : Le programme « Connecte un commerçant » est un dispositif expérimental, qui a vu le jour dans les villes du Bouscat et de Bordeaux, pendant la construction de la ligne D du tramway. Les travaux changent durablement l’univers physique des commerces et des entreprises, et donc les modes de consommation. Partant de ce principe, nous avons réuni une quinzaine de commerçants et artisans impactés par les travaux. Pendant 6 mois, des « parrains » issus de l’écosystème digital ont évalué la maturité numérique de chaque commerçant, en termes d’équipement et de formation. L’enjeu est double : les aider à s’approprier les nouvelles technologies et surtout, à mieux comprendre les règles du jeu du commerce connecté. Un Livre Blanc fait le bilan de cette opération et propose des pistes de réflexion sur la transformation numérique des commerces, en mettant en lumière les actions qui fonctionnent, les freins sur le terrain. Avec le digital, le commerce de proximité subit une profonde transformation, et notre expérimentation peut intéresser les collectivités engagées notamment dans la revitalisation des centres-villes.

Rebondir après un dépôt de bilan, c’est possible !

Lancée en 2012 à Bordeaux, 60.000 Rebonds est une association qui aide les chefs d’entreprise à reprendre une activité professionnelle après une liquidation judiciaire. Son fondateur, Philippe Rambaud a lui-même connu un dépôt de bilan et a voulu venir en aide aux entrepreneurs.

« Vous ne connaissez pas la règle des quatre D ? Dépôt de bilan, dette, dépression et divorce. » Voici comment Valérie Sibileau Gagnié, chargée de mission chez 60.000 Rebonds, présente une liquidation judiciaire. Un triple traumatisme : un échec professionnel, personnel et financier. 60.000 Rebonds veut changer le regard sur l’échec. Philippe Rambaud, son fondateur, s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de structures pour aider à créer son entreprise mais aucune quand celle-ci périclitait.

L’association propose un accompagnement individuel avec sept séances de coaching professionnel d’une heure 30 en compagnie d’un parrain qui va travailler sur un nouveau projet. Une réunion mensuelle collective où des chefs d’entreprise se rencontrent afin d’échanger et de partager des idées. « Ce sont des groupes d’échanges et de développement », témoigne Valérie Sibileau Gagnié. En Nouvelle-Aquitaine, 60.000 Rebonds accompagne 75 entrepreneurs mais pourrait en aider beaucoup plus. La méconnaissance de cette association ou la honte d’exposer son échec limitent hélas les sollicitations.

L’association a donc bénéficié d’un don de la Fondation Crédit Agricole pour son budget communication dans le but de se faire connaître grâce, notamment à des flyers ou des campagnes de publicité. « Il est primordial que ce soit le chef d’entreprise qui fasse la démarche de venir nous voir et pas l’inverse » atteste la chargée de mission. 60.000 Rebonds dispose de cinq antennes en Nouvelle-Aquitaine : à Bordeaux, La Rochelle, Pau, Dax et Mont-de-Marsan et dans le pays basque avec toujours le même objectif : que les entrepreneurs retrouvent leur estime de soi après un dépôt de bilan.

Stanislas d’Anthonay: l’entrepreneur aux multiples casquettes

Membre du Club des entrepreneurs, de l’Automobile Club, élu CCI, partenaire de l’UBB et des Girondins… Pas de doute, Stanislas d’Anthonay est omniprésent dans les réseaux économiques locaux. Créer des synergies entre les hommes et les entreprises est devenu son crédo.

De son propre aveu, Stanislas d’Anthonay a débarqué sur les berges de la Garonne sans « connaître personne. » Force est de constater que les choses ont bien évolué, il a recruté cinq salariés, même si « ces seize années sont passées comme un coup de vent », ce passionné de sport se rappelle que tout a commencé grâce à la CCI : « Après les banques, c’est la première entité à m’avoir prêté de l’argent et à m’avoir parlé du club des entrepreneurs. »

Grâce à la CCI, il a pu naviguer d’un réseau à l’autre. Parmi les anecdotes, Stanislas d’Anthonay cite une rencontre avec un chef d’entreprise au stade André-Moga. Ils se sont vus régulièrement pendant trois ans, et puis un jour, il a reçu un appel pour une commande, s’est rendu sur place et a découvert que c’était son ami supporter de l’UBB. Forcément le lien était déjà créé et la négociation a été grandement simplifiée.

Une autre façon de tisser du réseau consiste tout simplement à rencontrer du monde. Stanislas d’Anthonay répète à l’envi une citation de Bill Gates : « Faire du business c’est rencontrer du monde. » Mais attention, le Bordelais d’adoption insiste, il ne suffit pas d’échanger sa carte de visite. S’investir pleinement, nouer de solides amitiés et revoir ses connaissances régulièrement est indispensable.

Jouer la carte de la transparence

Pour créer du liant, il faut accepter de se dévoiler, « ne pas avoir peur de partager ses idées au grand jour qu’on se les fasse piquer ou non » insiste le fondateur de la société bordelaise Ellipse Affichage (1 million d’euros de chiffre d’affaires.) Il assume d’ailleurs publiquement ses difficultés au lancement de son entreprise qui avait « 0 euro de chiffre d’affaires le premier mois, 6000 euros le troisième avant une rechute. C’était dur de se prendre des portes » se désole Stanislas d’Anthonay. Pour valoriser son projet, le crédibiliser, il s’est inscrit dans des partenariats au côté de grands noms. Les événements culturels, sportif ou économiques sont autant d’opportunités pour lui d’occuper le terrain et de cultiver son jardin afin que les jeunes pousses s’étoffent en belles réussites.

Les boutiques hôtels: bien plus qu’un phénomène de mode

Ils ont poussé comme des champignons depuis 2014 dans le centre de Bordeaux. Lancés aux Etats-Unis puis dans les pays anglo-saxons dans les années 80, ces établissements de petite capacité continuent de faire recette grâce à un service personnalisé, un décor et un design soigné et une relation privilégiée avec les employés de l’hôtel.

« On est beaucoup mais il y a encore de la place, il faut juste ramener quelque chose de nouveau », considère Bernard Magrez, propriétaire de La Grande Maison, premier boutique hôtel lancé il y a presque cinq ans avec 32 salariés. Le propriétaire viticole va augmenter sa capacité d’accueil en passant de six à neuf chambres, avec comme fil rouge, l’idée que les clients « soient comme s’ils étaient chez eux tout en vivant des émotions nouvelles. »

L’Hôtel Tourny, ouvert en mars 2015, a lui déjà fait le choix de s’agrandir avec trois suites de 40 m² qui se sont ajoutées aux douze chambres pour un taux de remplissage frôlant les 90%. Mais attention, voir trop grand peut dénaturer le concept : « On doit rester des petites structures avec un investissement fort Jean-Philippe Burgeat, qui dirige l’établissement. Les propriétaires sont les exploitants. Il y a encore de la place pour l’hôtellerie de qualité avec un aspect humain très fort. Actuellement, les dernières ouvertures sont de gros établissements comme l’Hilton et le Radisson. »

Les acteurs du tourisme mettent en avant les boutiques hôtels

Du côté de l’office de tourisme de Bordeaux, son directeur général Olivier Occelli cite le « Mama Shelter qui a défriché les attentes des futurs clients » qui, selon lui, « souhaitent une vraie personnalisation de leur séjour. » Il salue aussi « la prise de conscience des hôteliers qui ont su se réinventer. Des grands groupes, comme Accor, repensent les codes de l’hébergement. » Des codes à adapter selon le lieu : le centre-ville de Bordeaux se prête plus facilement à l’existence d’établissements plus petits mais « les grands hôtels ont toujours un créneau à prendre » martèle le responsable.

La majorité de la clientèle des boutiques hôtels est étrangère mais les Français sont aussi friands de ce type de séjour : 40 % des clients de La Grande Maison provient de l’Hexagone pour un taux de remplissage avoisinant les 85%. « Pas une surprise » pour Bernard Magrez qui « savait que ce concept était fort en Europe .» Bordeaux ne fait pas exception à la règle.

C.A. Logistiques surfe sur la mode de la personnalisation d’objets

La personnalisation est en vogue dans l’e-commerce : tee-shirts marqués ou floqués, gravure sur bijoux ou encore mugs avec votre prénom dessus, le domaine est vaste. C.A. Logistiques, plateforme de logistique externalisée bordelaise située au Haillan, s’empare de cette mode et veut installer des ateliers de transformations dans ses entrepôts.

Vous avez forcément déjà vu des publicités ciblées de tee-shirts ou de maillots sur internet avec, dessus, votre club de sport favori, votre citation de film préférée ou avec une blague de plus ou moins bon goût. La personnalisation d’objets est en plein boom dans l’e-commerce et C.A. Logisitiques, fondée en 2001 pour un chiffre d’affaires de cinq millions d’euros, ne compte pas passer à côté : « Il n’y a pas que du négoce, la transformation est très importante aussi », témoigne Stéphane Van Overstracten, le propriétaire bordelais de l’entreprise. Il a pour projet d’installer des ateliers afin que les entreprises membres de C.A. Logistiques, spécialisée dans le BtoB et BtoC, puissent designer sur place leurs objets ou vêtements dédiés à la vente.

Déléguer la gestion des livraisons

Stéphane Van Overstracten aimerait bâtir une zone spécialisée dans les produits frais, autre domaine qui a le vent en poupe dans l’e-commerce. Le fondateur de C.A. Logistiques est aussi à la barre de Digit-Halles, « un hôtel d’entreprises juxtaposé à la plateforme logistique qui accueille 40 personnes travaillant pour 15 sociétés », détaille le gérant. Mais attention, il n’est pas obligatoire de louer des bureaux chez Digit-Halles pour déléguer ses livraisons. « L’idée c’est de faire gagner du temps à nos clients en préparant les commandes et en les envoyant sur des palettes ou dans des colis. Cela sera plus cher que si la personne le fait elle-même mais on réussit à lisser nos prix grâce à un coût de transport faible », précise Stéphane Van Overstracten. Pour résumer, le temps gagné à ne pas s’occuper des livraisons est utilisé pour se focaliser sur les achats et les ventes. De grands groupes comme Joué Club, mais aussi des start-up bordelaises comme Sunday font confiance à C.A. Logistiques et peuvent profiter du réseau de Digit-Halles si elles louent des bureaux sur place.

Discuter autour du baby-foot

« Digit-Halles, 120.00 euros de chiffre d’affaires, est comme une pépinière d’entreprises mais l’on ne s’immisce pas dans la gestion de ces dernières. On propose de l’entraide, les e-commerçants partagent les mêmes préoccupations et peuvent en discuter au déjeuner, en afterwork ou pendant une partie de baby-foot », raconte le fondateur de la société. Les adhérents de Digit-Halles paient 15 euros le m² de leur bureau et bénéficient de plusieurs expertises dont celle d’un comptable. Les baux sont renouvelables chaque mois, chaque e-commerçant reste le temps qu’il le souhaite. Les dossiers sont examinés à la loupe : « La start-up doit pouvoir régler les charges, la fibre, l’EDF ou le ménage. Si je sens que ce sera compliqué, je refuse. Le tout gratuit n’est pas une solution, il y a une réalité économique que la jeune pousse ne peut ignorer », explique Stéphane Von Overstracten. Le gérant rappelle qu’il offre parfois le dépôt de garantie afin de donner un coup de main à la start-up, de là à offrir la victoire au baby-foot…