Même si l’activité de son comptoir gourmand Garg’Antoine (restauration, épicerie fine) a été profondément impactée par ces deux mois de confinement, Antoine Augeard tient à rester positif. En s’adaptant rapidement au nouveau contexte, il a même développé certains pans de son activité.

Vous êtes installé au cœur des Halles gourmandes de Bacalan : qu’a signifié le confinement pour votre activité ?

Au début, il y a eu des incertitudes quant au statut de marché des halles de Bacalan.  Finalement, nous sommes restés ouverts en tant que surface alimentaire, tout en réduisant les horaires d’ouverture. En temps normal, 70 % de notre activité provient de la restauration, qui s’est arrêtée net du jour au lendemain. Il a fallu rebondir ! L’épicerie fine (charcuterie, fromages…) qui représentait jusqu’à présent une activité minoritaire, a servi de levier, et nous avons mis en place des solutions pour la développer et servir au mieux nos clients.

Un exemple ?

Afin de limiter les risques de propagation du virus, nous avons rapidement mis en œuvre un protocole sanitaire très strict (gants, masques, gel…). Nous avons également élaboré un circuit unique dans les halles pour limiter les croisements. C’était rassurant pour nos clients et pour nous aussi.
Autre mesure : avec les autres commerçants des Halles, nous avons développé une offre de commerce en ligne sur le site ollca.com. Pourquoi Ollca ? C’est tout simplement l’anagramme de Local ! Ce site simplifie l’accès à tous nos produits gourmands et favorise les circuits courts, en replaçant les commerçants de quartier au cœur de la ville. Très simplement, le client passe sa commande en ligne. Ensuite il peut venir la récupérer en mode drive sans contact ou se faire livrer dans un rayon de 7 kms via des coursiers à vélo. Aujourd’hui, cela génère environ 15% de mon chiffre d’affaires.

A combien évaluez-vous l’impact du confinement sur votre chiffre d’affaires ?

Cela représente une perte de 50 à 55 % , mais je m’estime finalement assez chanceux car à l’origine 70 % de notre activité provient de la restauration… Nous avons su limiter la casse, en développant la vente à emporter, et c’est vraiment positif !  Cela signifie également que notre clientèle continue à nous faire confiance, et que nous gagnons même de nouveaux clients grâce au site !Tout cela représente une note d’espoir. D’autant que l’on sait qu’à un moment l’activité finira par reprendre.

Pour un entrepreneur, les revenus sont impactés. Comment vous adaptez-vous ?

On serre les dents, on garde le positif et on réagit dans l’urgence, en tenant compte de toutes les mesures annoncées par l’état. L’une des plus utiles, pour une petite structure comme la nôtre, a été le recours au chômage partiel. Normalement j’emploie deux personnes à Bordeaux, en ce moment je suis seul. Bien entendu, en cette période j’ai fait une croix sur mon salaire. L’activité doit simplement me permettre de garder le contact avec les clients tout en payant le loyer, les charges et les fournisseurs.

L’autre mesure phare mise en place pour aider les entreprises à traverser la crise a été le Prêt Garanti par l’Etat ? L’avez-vous sollicité ?

Au début, j’avais un peu de trésorerie d’avance mais je m’étais tout de même renseigné auprès de mon conseiller bancaire du Crédit Agricole Aquitaine. Après un mois d’activité réduite, j’ai opté pour un PGE afin de ne pas impacter mes salariés et fournisseurs. Tout s’est fait en ligne de manière simple et rapide. J’ai fourni un plan de trésorerie et en moins d’une semaine j’avais les fonds sur le compte.

Aujourd’hui quel est votre état d’esprit ?

Il faut rester positif, même si on se dit que le plus dur est peut-être à venir car le déconfinement reste très progressif. A Bacalan nous travaillons beaucoup avec les touristes de la Cité du vin qui seront rares ces prochaines semaines, ainsi qu’avec les salariés des entreprises voisines dont bon nombre vont poursuivre le télétravail. Cette incertitude reste le plus dur à gérer. L’idée est de s’adapter au jour au jour, de prendre le meilleur et de chercher de nouveaux leviers de croissance,  comme le e-commerce que nous allons encore développer avec un site dédié.

*Garg’Antoine est présent aux Halles de Bacalan (33) et aux Halles de Pau (64).

 

Share This

Partagez cet article sur les réseaux sociaux