La raréfaction des matières premières avantage les acteurs du recyclage, qui profitent aussi de la montée en puissance des réglementations environnementales.

Forts de la flambée du prix des matières premières, les matériaux recyclés sont de plus en plus recherchés par les industriels. Notamment le cuivre dont la demande mondiale explose mais peine à être satisfaite par les capacités de production en place. Idem pour les polymères dont les cours se sont envolés depuis la crise sanitaire, suite à l’arrêt de nombreux sites de production étrangers et à la réduction des flux commerciaux internationaux, puis à la hausse des cours du pétrole. Ce ne sont pas les seules matières recherchées, loin de là. D’une manière générale, tout ou presque manque et alimente la flambée des prix : métaux, plastiques, cellulose, etc.

Diversifier les approvisionnements

Dans ce contexte, les entreprises se tournent vers de nouvelles sources d’approvisionnement, dont celle du recyclage. Une stratégie triplement payante qui leur permet de pallier la pénurie de matières premières, mais aussi de réduire leur dépendance aux fournisseurs étrangers tout en améliorant leur empreinte carbone, les matières recyclées ayant un moindre coût environnemental que les matières premières vierges.

Pour les entreprises, le recours aux matières recyclées est aussi un bon moyen d’anticiper l’évolution de la réglementation environnementale. Celle-ci se renforce en France et sur le territoire européen. Dernier exemple en date, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire de février 2020, dite loi Agec. Ce texte, qui acte la fin des matières plastiques à usage unique d’ici 2040, imposera de manière graduelle des quotas de matière plastique recyclée aux fabricants.

Le mouvement dépasse les frontières de l’Europe : sous la pression conjuguée des États et des consommateurs, la quasi-totalité des grands fabricants mondiaux de produits de grande consommation se sont engagés à utiliser au moins 50 % de plastique recyclé dans leurs emballages d’ici 2030.

Des défis conséquents

Pour satisfaire cet appétit de matières premières, les industriels du secteur vont être confrontés à plusieurs défis. D’abord, ils vont devoir renforcer leurs capacités de collecte et de transformation. Il faudra aussi poursuivre l’effort d’innovation, de manière à pouvoir satisfaire une clientèle toujours plus exigeante sur la qualité des matières premières issues du recyclage. De nouvelles techniques de séparation et de tri des matières sont d’ores et déjà à l’étude pour renforcer le niveau de pureté des matières recyclées et élargir leur potentiel de réutilisation.

Enfin, il faudra miser sur un infléchissement des coûts du pétrole, du gaz et de l’électricité, car l’industrie du recyclage est fortement consommatrice d’énergie, ce qui pèse lourdement sur les comptes de résultat des acteurs du secteur.

 

Bon à savoir

50 % : c’est la part de plastique recyclé qui sera utilisée dans les emballages des principaux fabricants mondiaux de produits de grande consommation à l’horizon 2030.

 

© Thibault Bertrand – Uni-Médias – octobre 2022

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