Les champs et prairies sont la terre d’élection des éoliennes, au service de la transition énergétique et accessoirement de la diversification des revenus des agriculteurs, sans nuisance pour les habitants et sans préjudice pour les animaux.

Des méthaniseurs produisant du biométhane à partir de biodéchets, des haies produisant des plaquettes forestières, des panneaux agrivoltaïques produisant de l’électricité verte tout en acclimatant les cultures au changement climatiques : l’agriculture joue pleinement sa partition dans la production d’énergies décarbonées, sans compter les efforts déployés pour réduire sa consommation. Les champs et prairies sont également la terre d’élection des éoliennes, une énergie qui soulève des interrogations quant à ses nuisances éventuelles et à son caractère intermittent.

LA LOCALISATION DES PARCS EOLIENS EN FRANCE

En 2020, la majorité́ des 1 900 parcs éoliens de France est située sur une commune où sont également présents un ou plusieurs élevages.

Les parcs éoliens se situeraient à :

  • 53% sur des terrains d’exploitations de grandes cultures ;
  • 16% de polycultures élevages ;
  • 21% d’élevage bovins.

 

QUELLE PRODUCTIONS D’ÉLECTRICITÉ POUR UNE ÉOLIENNE ONSHORE ?

  • Une éolienne de 2 Mégawatt (MW), caractéristique du parc éolien français en service, produit environ 4 000 MWh par an, soit l’équivalent de la consommation d’électricité moyenne de plus de 800 foyers.
  • Les éoliennes tournent en moyenne 2 200 heures par an soit 25 % du temps. Si elles ne tournent pas, c’est que le vent est trop puissant, trop faible ou qu’elles sont en maintenance. Au total, ces différentes interruptions ne représentent pas plus de 10 jours par an. En France, quasiment toutes les éoliennes sont installées sur des sites où la vitesse moyenne du vent est supérieure à 20 km/h.

 

COMBIEN RAPPORTE UNE ÉOLIENNE

  • Les propriétaires fonciers perçoivent entre 2 000 à 3 000 € par an et par MW pour une éolienne implantée sur leur terrain, une somme que les exploitants et leurs bailleurs se partagent.
  • Une éolienne terrestre rapporte également aux collectivités territoriales environnantes, entre 10 000 € à 12 000 € par an et par MW installé.
  • Le montant du loyer perçu est supérieur à la perte d’exploitation liée à l’emprise au sol, comprise entre 2 000 et 3 000 m2.

 

L’EMPRISE AU SOL EST-ELLE ARTIFICIALISÉE POUR TOUJOURS ?

Les terres agricoles sur lesquelles sont implantées les éoliennes ne sont pas artificialisées ; l’éolien est une énergie réversible, les terres ne sont que temporairement utilisées au service d’un parc éolien.

En effet, à la fin de l’exploitation d’un parc éolien, les exploitants du parc éolien ont l’obligation de remettre en état le site, à leur charge, en excavant notamment la totalité des fondations, en décaissant les aires de grutage et chemins d’accès et en remplaçant par des terres de caractéristiques comparables aux terres à proximité de l’installation.

 

QUEL EST LE PRIX D’UN ÉVENTUEL DÉMANTÈLEMENT ?

Le financement du démantèlement du parc éolien, à la charge de l’exploitant éolien, est obligatoirement provisionné avant la construction du parc, à hauteur de 50 000 € par éolienne de 2 MW ou moins et de 10 000 € par MW supplémentaire pour les éoliennes de plus de 2 MW.

 

L’ÉOLIEN EST-IL PORTEUR DE RISQUES POUR L’ÉLEVAGE ?

En 2020, la France comptait plus de 1 900 parcs éoliens et seules 6 exploitations agricoles se situant à proximité de l’un d’eux ont fait l’objet d’une demande d’intervention du Groupe permanent de sécurité électrique (GPSE), sur demande d’exploitants agricoles, pour analyser des problèmes identifiés par les exploitants sur leur élevage. Chaque cas a fait l’objet d’un suivi et d’un diagnostic électrique et vétérinaire afin de déterminer les facteurs potentiels de troubles, l’éolien étant un paramètre étudié parmi d’autres dans le cadre d’une approche multifactorielle nécessaire. Les interventions du GPSE n’ont pas mis en évidence d’enjeux spécifiques à l’éolien.

 

LES ÉOLIENNES SONT-ELLES BRUYANTES ?

La distance que doivent respecter les éoliennes par rapport aux habitations est définie au cas par cas pour chaque projet, mais la réglementation fixe un minimum de 500 mètres. À cette distance, le bruit d’une éolienne est généralement inférieur à 35 décibels : c’est moins qu’une conversation à voix basse. En tout état de cause, les émissions sonores des installations éoliennes sont réglementées. Une installation éolienne ne doit donc pas induire une augmentation du niveau sonore ambiant supérieure à 5 décibels le jour et 3 décibels la nuit.

Afin de respecter ces limites, des bridages peuvent être mis en place à certains moments de la journée ou sous certains régimes.

 

Bon à savoir

Une éolienne en mer produit de 2 à 4 fois plus d’électricité qu’une éolienne sur terre.

© Raphaël Lecocq – Uni-médias – Septembre 2023

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