Petit par la taille, grand par le confort

Christophe Herbreteau – BICOK (Ozourt, 40) // Les Tiny Houses, vous connaissez ? Ce concept, venu tout droit des États-Unis, exauce le rêve de l’hébergement nomade et frugal en énergie. Petits par la taille mais grands par le confort, ces micro-habitats font désormais une percée remarquée en France. Entouré de deux associés, Christophe Herbreteau, a fait un pari ambitieux : celui de proposer des « mini-maisons » éco-conçues, au service des collectivités locales, des hébergeurs touristiques ou des particuliers. Bienvenue dans leur « Bicok » ! Comme nombre de projets un peu fous, l’aventure Bicok a démarré autour… d’une machine à café ! A l’époque, Christophe Herbreteau urbaniste-paysagiste, et Yannick Faure ingénieur-technicien, travaillaient ensemble dans la même entreprise. Entre deux pauses, ils apprennent à se connaître et se découvrent une passion commune : les tiny houses ! Encore méconnu en France, ce concept de mini-maison fait un tabac au pays de l’Oncle Sam depuis les années 2000. Pour les deux amis, cet art de vivre entre nomadisme, simplicité et frugalité énergétique, est une piste. Rejoints par Jérôme Alsuguren, menuisier, ils se lancent dans l’aventure en 2018. Bicok vient de naître ! « Derrière l’apparente simplicité de son architecture, Bicok est un pur concentré de technologies, détaille Christophe Herbreteau. Conçues comme les maisons à ossature bois, nos micro-maisons relèvent de nombreux défis en termes d’isolation, d’autonomie énergétique et de réseaux. »

Un habitat nomade, réversible et éthique

Isolation, étanchéité, chauffage, électricité, eau chaude… Ici, tout est conçu pour apporter un maximum de confort et de bien-être. Le tout, dans une démarche à la fois responsable et durable ! « En soi, Bicok est un habitat réversible et éthique, respectueux de l’environnement, précise Christophe Herbreteau. L’autonomie énergétique est assurée par la pose de panneaux solaires ou photovoltaïques, et les petits volumes (20 à 30 m2) permettent d’alléger la consommation d’eau ou d’électricité. » Autre avantage : le permis de construire n’est pas toujours exigé et l’implantation temporaire en zone naturelle ou agricole est parfois envisageable. Les Bicok s’installent facilement, sans fondations, uniquement sur roues ou sur pilotis, ce qui limite l’empreinte environnementale, sans imperméabiliser les sols.

Ressources locales et biosourcées

Pour ceux qui ne verraient pas la différence avec le traditionnel mobil-home, Christophe Herbretreau est catégorique : « Rien à voir ! Nous sommes sur une véritable ossature bois, et nous utilisons majoritairement des ressources locales, biosourcées. La structure est faite en peupliers ou épicéas de l’Est de la France, « cuits » dans un four pour obtenir des qualités antifongiques et imputrescibles. Quant au bardage, il est issu des pins des Landes, que l’on brûle selon une ancienne technique japonaise. » Si Bicok travaille avec les entreprises 100 % françaises, elle veille aussi à ne pas gaspiller les ressources : l’ossature, par exemple, donne souvent une deuxième vie au bois de construction, et ce ré-emploi permet une consommation vertueuse de la ressource, gérée de façon éco-responsable.

Minimalisme et ergonomie

Bien entendu, habiter une mini-maison demande un certain minimalisme, un vrai retour aux sources. Privilégier l’utile au futile. A l’intérieur, l’aménagement gagne en ergonomie et s’adapte aux modes de vie de chacun. Meubles modulables, espaces multifonctions, trappes ou placards coulissants : comme dans un bateau, l’espace est optimisé de façon astucieuse. « Bicok s’adresse à tous, aux particuliers comme aux hébergeurs touristiques qui souhaitent proposer un logement atypique, qui se fond dans la nature. Nous espérons également démocratiser ce type d’habitats pour les personnes en difficulté et séduire les collectivités locales avec cette alternative de choix aux Algecos. » Poste de surveillance en front de mer, infirmerie mobile, épicerie en vrac, classe d’école supplémentaire… Bicok se prête en effet à tous les projets d’aménagement. Séduit par cette approche d’éco-construction, le Crédit Agricole Aquitaine a soutenu le projet dès ses débuts. « Grâce à ce financement, nous avons pu équiper notre atelier (800 m2 à Dax) et procéder au prototypage. Aujourd’hui, nous souhaitons passer à une production semi-industrielle. Actuellement, nous avons 8 Bicok en commandes, et espérons doubler le chiffre l’an prochain, pour arriver à un rythme de 30 projets par an. Notre rêve ? Devenir fournisseur officiel de constructions éphémères pour les J.O 2024 ! »

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Son moteur ? La mécanique de précision

7h30 du matin. Au cœur de Lesparre Médoc, la société Mécanique de Précision Médocaine (MPM), spécialisée dans le tournage et le fraisage numérique, tourne déjà à plein régime. Dans l’atelier, les longs tubes de métal, de plastique et de composite sont prêts à être sciés, usinés et transformés en petites pièces pour l’industrie. « Nous avons créé notre entreprise en 2001, se souvient Corine Chapellan. Ouvrier spécialisé dans la mécanique de précision pendant près de 30 ans, mon mari, Thierry  souhaitait donner une nouvelle impulsion à sa carrière, en devenant entrepreneur. »

Pas de vacances, pas d’horaires, beaucoup de travail : les débuts demandent au couple beaucoup d’efforts et de sacrifices. Mais les résultats sont là : aujourd’hui, MPM emploie 11 salariés et dispose d’un parc machines dernière génération :  7 tours numériques, 4 centres d’usinage et 3 rectifieuses pour des cotes ultra-précises, au micron près ! « Nous usinons des pièces mécaniques en petites et moyennes séries à partir de plans ou de modèles, explique Corine Chapellan. Notre portefeuille clients est très diversifié allant de l’aéronautique à l’agro-viticole, en passant par le composite, le médical et l’électronique. » Dans cet univers très masculin, Corine a réussi à trouver sa place en tant qu’assistante de direction et co-dirigeante. Pourtant, rien ne prédestinait cette bretonne à travailler dans l’industrie ! « Auparavant, je travaillais avec mon père, dépositaire de presse à Lorient, mais je ne regrette absolument pas mon choix ! J’aime mon métier et le Médoc qui offre une tranquillité à portée de main, entre lac, océan, vigne et forêt. »

Pénurie de main d’oeuvre

Un cadre idéal pour se ressourcer en pleine nature…. Car la vie d’entrepreneur n’a rien d’un long fleuve tranquille. Il faut parfois affronter des vents contraires, nager à contre-courant, sans jamais changer de cap. « La difficulté majeure ? Le recrutement ! Notre métier demande beaucoup de technicité. Nous sommes dans un secteur en tension, qui souffre d’une pénurie de main d’œuvre qualifiée. Nous devons également veiller à rester à la pointe de la technologie, en renouvelant régulièrement notre parc machine ». Sans partenaire financier, point de salut. « Quand nous avons créé notre entreprise, aucune banque ne souhaitait nous suivre dans l’aventure, sauf le Crédit Agricole Aquitaine. Ils nous ont fait confiance, et depuis c’est notre seule banque ! » Grâce à cet accompagnement pérenne, l’entreprise a pu réaliser de nombreux investissements et agrandir ses bâtiments (650m2).

Pleine de projets, MPM envisage d’investir en 2020 dans une nouvelle technologie pour s’ouvrir à de nouveaux marchés dans l’électronique. En attendant, Corine et Thierry participent aux projets de la vie locale. Très investis sur leur territoire, ils font partie du Club Entrepreneur du Médoc, du Cluster Composite du Médoc et soutiennent le Pays Médoc Rugby en tant que partenaire. « Travailler en réseau est une composante du chef d’entreprise. Cela facilite les échanges et permet de mieux se connaître ! » Ne dit-on pas que l’union fait la force ?

Victor du Peloux & Clément Belin

La planche : l’atelier co-working du bois

Quand un architecte rencontre un ingénieur-menuisier, ça parle bois bien évidemment ! Ca planche même sur de jolis projets, comme ce tiers-lieu, qui a ouvert ses portes en avril dernier, dans le Quartier Saint-Michel à Bordeaux. A mi-chemin entre l’atelier et l’espace co-working, La Planche (ça ne n’invente pas !) est un endroit atypique, à l’image de ses créateurs l’architecte Victor du Peloux et l’ingénieur Clément Belin. « Les professionnels et particuliers viennent ici pour fabriquer du mobilier, se former ou tout simplement se rencontrer et partager leur savoir-faire du bois, » confie Victor du Peloux. Depuis son ouverture, 80 personnes fréquentent assidûment La Planche, pros de la dégauchisseuse ou bricoleurs du dimanche, car l’atelier s’adresse à tous : à l’artisan à la recherche d’une machine spécifique, aux personnes en reconversion, aux particuliers qui souhaitent fabriquer leurs propres objets de décoration…

L’esprit coopératif à l’honneur

Cet esprit social et solidaire a tout de suite séduit le Jury des Pépites, qui a récompensé les jeunes étudiants-entrepreneurs en leur décernant le Prix régional en 2017. Parmi les membres du Jury, le Crédit Agricole Aquitaine qui accompagne désormais les deux créateurs dans leurs projets « Devenir sociétaire du Crédit Agricole s’inscrit naturellement dans notre ADN, car leur modèle coopératif entre en résonnance avec nos propres valeurs. » Une véritable résonnance, puisque les deux compères du bois envisagent de passer du statut SARL à celui de société coopérative (SCOP), afin que « les Plancheurs » puissent s’impliquer pleinement dans la vie de l’atelier.
En attendant, Victor du Peloux a du pain « sur La Planche » justement : membre de la communauté Atis, un incubateur spécialisé dans l’innovation sociale, il partage son expérience et ses compétences avec d’autres jeunes entrepreneurs. « C’est toujours un plaisir d’échanger avec ses pairs, de confronter nos idées, de porter ensemble des projets ! » Et des projets, Victor et Clément en ont plein la tête, comme celui d’ouvrir prochainement des bureaux partagés, mais aussi de proposer des ateliers de fabrication animés par des artisans, et très prochainement des initiations bois à destination des enfants !

Patrice Lartigue

Patrice Lartigue est comme ça, généreux. Il s’attache inlassablement à défendre son territoire (les Landes) et son activité (la boulangerie). Alors, malgré les horaires contraignant de son métier, il passe une bonne partie de son temps dans les institutions où les personnes d’engagement sont les bienvenues. Il est secrétaire de la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) des Landes -délégué à la formation-, président de la Confédération générale de l’alimentation de détail (CGAD) et de la Fédération départementale des boulangers pâtissiers, administrateur de la caisse locale du Crédit Agricole de Gabarret… « Mon ambition est d’assurer la promotion du secteur de la boulangerie, et plus globalement du commerce et de l’artisanat, explique Patrice Lartigue. A la CMA et dans les fédérations, je suis particulièrement attaché à assurer la transmission de nos savoir-faire. La formation des jeunes est un enjeu essentiel pour leur faire découvrir notre métier… Puis les encourager à reprendre nos commerces ! »
« Être utile aux autres »
La Boulangerie Lartigue, à Créon d’Armagnac, compte aujourd’hui dix salariés. Lors de la reprise, en 1990, l’établissement employait seulement deux personnes. « Si j’ai pu m’installer et me développer, c’est grâce au Crédit Agricole. Une relation de confiance s’est instaurée et il est logique que je demeure fidèle à ma banque ». Aujourd’hui, cette relation de confiance se vit également au sein de la caisse locale, dont Patrice Lartigue est administrateur. « Nous nous réunissons pour développer notre territoire et nos commerces. C’est ça le sociétariat : être utile aux autres ».